MotoGP, le Docteur Charte remet les pendules à l’heure : « Les pilotes savent les risques qu’ils prennent »

Le Docteur Charte est la référence médicale de tout le paddock MotoGP. C’est à lui que s’adressent tous les pilotes lorsqu’ils ont des problèmes, et c’est également lui qui intervient dans des situations très compliquées comme ce fut le cas, cette saison, pour Jorge Martin. Il est assez rare de l’entendre s’exprimer, lui qui a tant connu de pilotes, mais ce qu’il dit est toujours intéressant. Aujourd’hui, il se livre sur son métier, très loin d’être facile.

L’Espagnol s’est exprimé dans l’émission Police Position, sur DAZN, présentée par Pol Esparagaro. « Notre mission est toujours la même : sortir le pilote vivant et l’emmener à l’hôpital. Ici, quand on vous appelle, vous ne savez pas sur quoi vous allez tomber. Notre mission est de stabiliser, pas de diagnostiquer. Ensuite, comme je le dis toujours, et comme c’est le cas dans tout hôpital, lorsque les blessures sont incompatibles avec la vie, c’est comme ça, il faut l’accepter. Mais je tiens à préciser que ce sport m’a apporté plus de joie que de peine. Comme pour les pilotes. » déclarait-il.

 

 

Forcément, évoquer la gravité de son travail ne va pas sans se remémorer des souvenirs un beaucoup moins agréables. « Nous avons vécu des moments très compliqués. Je veux me souvenir, et ma voix tremble un peu, de Luis Salom, de Jason Dupasquier, de deux jeunes débutants en Asie, et d’ accidents aussi graves que ceux de Tito Rabat, de Michelle Pirro… Et d’autres moins graves, mais qui font partie de ce sport. Mais tout n’est pas que tristesse » ajoutait-il en relativisant.

D’ailleurs, il veut aussi responsabiliser les pilotes, qui prennent sciemment les risques. « Les pilotes le savent ; ils savent quel sport ils pratiquent. Ceux qui sont en MotoGP savent ce qu’ils jouent. Il y a des moments où l’un d’eux ne peut pas prendre la piste car sa vie et celle des autres pilotes sont en danger, et c’est à nous de l’en empêcher. Il y a un aspect émotionnel des deux côtés qui n’est pas facile à gérer » concluait-il.

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