Le bond en avant d’Aprilia en MotoGP ne cesse de surprendre, notamment ces derniers Grands Prix où Marco Bezzecchi s’impose de plus en plus comme le rival de Marc Marquez, enchaînant plusieurs deuxièmes places et même une victoire à Silverstone. Mais ce progrès ne tient pas qu’à la puissance moteur ou au pilotage : l’ergonomie et surtout l’aérodynamique ont joué un rôle décisif.
Il n’y a pas si longtemps, Aleix Espargaró et Maverick Viñales souffraient énormément de la chaleur excessive générée par leur Aprilia RS-GP, au point d’abandonner parfois. Ce problème tenace appartient désormais au passé. La clé ? La soufflerie.
Fabio Sterlacchini, directeur technique d’Aprilia, explique : « les RS-GP étaient de véritables fournaises sur deux roues. Les pilotes ont énormément souffert, mais aujourd’hui ce chapitre est clos. À Noale, nous avons travaillé à fond, en analysant simulations et données. En MotoGP, il faut savoir écouter le vent. »
La soufflerie de Toyota, l’arme secrète d’Aprilia
Sterlacchini a ainsi réussi là où son prédécesseur Romano Albesiano avait échoué : trouver un package aérodynamique qui refroidit efficacement la moto. Les essais réalisés à Aragon avec un nouveau carénage et une nouvelle gestion de l’air ont transformé la RS-GP.
En aérodynamique, deux types de spoilers existent : ceux qui génèrent de l’appui pour améliorer adhérence et stabilité, et ceux qui ne créent pas d’appui mais détournent l’air chaud. Aprilia a exploité ce dernier principe, une technique proche de ce que l’on voit en Formule 1, pour maîtriser la température.
Ce n’est pas la seule victoire technique de Sterlacchini. Les problèmes de ruptures de chaîne ont disparu et Aprilia travaille sur un châssis révolutionnaire. Bien que la marque n’ait pas sa propre soufflerie, elle utilise celle de Toyota à Cologne, avec laquelle elle développe des solutions inédites.
Sous la houlette de Sterlacchini, Aprilia fait plus que progresser : elle se rapproche solidement du sommet du MotoGP, dans la lutte pour le titre mondial.