Le marché des talents s’emballe autour de Diogo Moreira. À 21 ans, le Brésilien d’Italtrans Moto2 suscite un intérêt grandissant du MotoGP : Honda lui aurait soumis une offre pluriannuelle, tandis que Yamaha garde un œil appuyé sur lui pour son projet Pramac aux côtés de Toprak Razgatlioglu. Chez Italtrans, on savoure autant qu’on s’interroge. Le directeur d’équipe Roberto Brivio l’assume : l’écurie est « fière » de voir son pilote convoité… tout en sachant que la décision pourrait bouleverser ses plans 2026.
Selon Sky Italia, le scénario Honda serait précis : Moreira rejoindrait LCR Honda en 2026, avant de monter dans l’équipe HRC usine les deux saisons suivantes. Le puzzle des guidons alimente d’ailleurs toutes les spéculations : Luca Marini aurait accepté de rester aux côtés de Joan Mir en 2026, Johann Zarco serait confirmé chez LCR, ce qui pointerait Moreira pour remplacer la recrue Somkiat Chantra une fois remis de blessure. En parallèle, Yamaha n’a pas encore tranché pour son second guidon Pramac 2026, Jack Miller et Miguel Oliveira patientant avant une décision attendue après Spielberg et Balaton.
Brivio, lui, joue cartes sur table devant Sky : « il y a de l’espoir que Moreira reste chez Italtrans en Moto2, mais la décision lui appartient ». Et d’ajouter : « c’est un honneur pour nous ; nous sommes fiers d’avoir formé ce jeune homme et qu’il soit souhaité désormais dans la catégorie supérieure. Que ferais-je à sa place ? C’est vrai qu’il a gagné deux courses et qu’il est très jeune. Peut-être qu’une autre année en Moto2 pourrait l’aider à progresser, mais il ne faut pas rater certaines opportunités, car on ne sait jamais ce qui peut arriver dans un an… »
Roberto Brivio confirme les contacts en MotoGP : « on est fiers de Diogo Moreira, mais la décision lui appartient«
Sur la piste, Moreira a des arguments. Vainqueur du GP d’Indonésie Moto3 2023, il a grimpé en Moto2 l’an passé avec Italtrans, signant un podium lors de la finale de Barcelone. En 2025, il a enchaîné trois podiums, dont une victoire à Assen. Son élan a toutefois été coupé par un accident impressionnant au Sachsenring, suivi d’une pénalité (départ de la voie des stands) à Brno, d’où une série blanche depuis. Reste que son profil — vitesse pure, marge de progression, maturité précoce et passeport brésilien — colle parfaitement aux critères des usines.
Côté Honda, l’équation sportive reste ouverte : Zarco, vainqueur au GP de France et sur le podium à Silverstone, aborde l’Autriche 8e du championnat et meilleur pilote Honda, devant Marini (15e), Mir (19e) et Chantra (26e). De quoi offrir à Moreira la promesse d’un plan de carrière clair… et d’un apprentissage accéléré.
Italtrans peut être « fier » ; Moreira a le choix en MotoGP. Entre une marche Honda potentiellement en deux temps (LCR puis HRC) et une option Yamaha–Pramac encore ouverte, le Brésilien se retrouve face au genre d’opportunité qui fixe un destin. Rester une saison de plus pour polir le diamant, ou sauter dès 2026 dans la cour des très grands ? La fenêtre est là — et elle ne restera pas ouverte éternellement.
