Depuis son arrivée officielle dans l’équipe d’usine Ducati, Marc Marquez s’impose comme l’homme à battre en MotoGP. Ses victoires successives et son rythme implacable donnent l’impression d’une domination totale. Pourtant, une analyse plus fine des données chronométriques révèle une contradiction surprenante : Marquez ne va pas plus vite que Pecco Bagnaia et Jorge Martin l’an dernier, malgré une moto censée être plus performante…
Contrairement aux attentes, les temps au tour et les chronos globaux de certaines courses de 2025 sont plus lents que ceux de 2024. Si Bagnaia avait répété ses performances de la saison passée, il aurait remporté les quatre dernières manches. Au Red Bull Ring, par exemple, Marquez a gagné en 42 :11.006, un temps quasiment identique à celui de Bagnaia en 2024 (42 :11.173). La différence vient du fait que Bagnaia, cette année, a terminé douze secondes derrière ce même rythme.
Ce phénomène ne se limite pas à l’Autriche. Au Sachsenring, la victoire de Marquez a été deux secondes plus lente que celle de Bagnaia en 2024. À Assen, l’Italien avait mis sept secondes de moins l’an dernier que le temps victorieux de l’Espagnol cette saison. Le Mugello offre un exemple encore plus marquant : 18 secondes d’écart en faveur du chrono de 2024. Le seul circuit où 2025 a été plus rapide est Jerez, et de seulement deux secondes.
MotoGP 2025 : Le mystère de la grande régression !
Ces chiffres nourrissent une théorie qui circule dans le paddock : la Ducati GP25 pourrait être moins performante que sa devancière, la GP24. Marquez compense grâce à son talent et sa régularité, mais ses rivaux sur GP24 semblent incapables de retrouver le niveau affiché par Bagnaia ou Martin l’an dernier. Cette situation alimente les spéculations et pourrait expliquer pourquoi d’autres constructeurs observent attentivement la trajectoire technique de Ducati.
La domination de Marquez, indiscutable sur le plan sportif, cache donc une réalité paradoxale : les courses ne sont pas plus rapides, et parfois même plus lentes, que celles de l’an passé. Si cette tendance se confirme, le MotoGP pourrait se retrouver face à une stagnation, voire une régression, qui relance le débat sur les limites techniques des machines actuelles et sur la direction que doit prendre la discipline pour préserver son spectacle.