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Pecco Bagnaia

La pente est glissante pour Pecco Bagnaia. Passé de 11 victoires en 2024 à une seule cette saison, le triple champion voit poindre un scénario impensable il y a encore quelques mois : sortir du top 3 du championnat pilotes. À neuf manches de l’arrivée, il ne compte plus que 43 points d’avance sur un Marco Bezzecchi (Aprilia) en feu… et la pression grimpe.

Chez Ducati, on refuse les solutions-choc — même si Casey Stoner estime qu’un remplacement enverrait un message « clair », il doute que ce soit « la plus efficace ». Le problème serait ailleurs. Lors d’un échange privé relaté après le GP d’Autriche, le patron de Ducati Corse Luigi Dall’Igna a d’abord salué l’ogre du moment : « nous avons parlé de Marquez, bien sûr. Si quelqu’un peut faire ce qu’il fait, c’est bien lui, avec sa soif de victoires et le pilote qu’il est. Il m’a montré qu’il se souciait de Pecco Bagnaia ». Puis il a pointé la racine du mal : « Je le dis clairement », le cas Bagnaia est surtout mental. « Il a déjà prouvé qu’il en était capable et que cette moto en était capable, car Marquez le fait. »

Le Piémontais, lui, se bat avec une GP25 dont il ne peut pas tout raconter : il n’est « pas autorisé » à révéler un souci rencontré cette année, la machine devant être utilisée jusqu’au bout de la saison. Traduction : pas d’alibi public, persévérer et garder confiance dans l’équipe — pendant que, de l’autre côté du box, Marc Marquez engrange.

Photo de Gold & Goose Photography/Getty Images

La pression monte et les risques financiers s’accumulent pour Pecco Bagnaia

Sportivement, l’équation est brutale. Si Bagnaia reproduisait ses rythmes 2024, il aurait gagné plusieurs courses cette année. Or l’Italien s’est enlisé dans une irrégularité déroutante : très vite le vendredi, et trop loin le dimanche. Résultat : une 8e place en Autriche qui symbolise sa spirale. Et un risque financier concret : manquer le top 3 au général lui vaudrait un gros coup sur ses bonus.

Pour éviter le « point de non-retour » dans sa relation avec Ducati, les deux parties doivent tout explorer : fenêtre de pneus, mapping, freinage (point fort historique de Pecco), corrélation des données entre essais et course, et—surtout—reconstruire la confiance. L’aiguillage réglementaire (changement majeur en 2027) ajoute un enjeu de carrière : rester dans l’environnement où il pensait finir… ou accepter que la page se tourne car l’Italien a également répondu aux rumeurs grandissantes d’un transfert pour la saison 2027 : « je n’y pense pas. Si je peux rester ici, je resterai. Sinon, j’irai ailleurs. Mais ma priorité est de gagner à nouveau avec une moto et mon équipe, et je n’ai même pas envisagé de changer. Je n’y ai pas encore commencé à réfléchir. »

L’histoire reste ouverte. Si Bagnaia retrouve le déclic, il redevient une force du dimanche. Sans ce déclic, la remontée de Bezzecchi pourrait le pousser hors du podium final — et sceller, pour de bon, une saison MotoGP au goût d’occasion manquée.

Le pilote Ducati Francesco Bagnaia au Grand Prix d'Allemagne 2025

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