Depuis le Grand Prix de Hongrie, Paolo Pavesio a fait le point sur la stratégie Yamaha et le casse-tête du marché pilotes. Interrogé sur l’impatience affichée par Jack Miller autour du guidon Pramac 2026, le patron de Yamaha Motor Racing temporise sans langue de bois : « il a un peu perdu son calme à la quatrième question sur le même sujet. J’aime beaucoup Jack, c’est un très bon garçon et hier soir il est venu s’excuser pour ses paroles. Nous déciderons quand nous serons prêts, nous sommes proches. C’est un choix difficile et Jack sait qu’il est sur une liste très restreinte, mais je n’oblige personne à attendre. »
Sur la composition du duo aux côtés de Toprak Razgatlioglu en 2026, Pavesio confirme le cadre tout en laissant la porte entrouverte : « c’est un ballottage pour trouver la meilleure solution possible pour le projet. Nous avons une selle libre, un rookie spécial comme Toprak et des pilotes d’expérience qui ont montré des choses intéressantes et d’autres moins. Il pourrait y avoir des jeunes, mais nous devons encore tracer la ligne. »
Pavesio : « le package Yamaha s’est amélioré ? Oui. Assez ? Non »
Cap technique maintenant : Yamaha assume la transition. Pavesio concède que le 4-en-ligne touche à ses limites, d’où l’accélération du programme V4 : « nous annoncerons que nous roulerons avec le V4 quand nous serons prêts à le faire. Si le V4 atteint au moins les performances de la M1… nous le mettrons en piste. Dovizioso et Fernandez ont roulé ensemble pour la première fois, et nous sommes très proches du moment où Quartararo et Rins l’essaieront aux tests de Misano. » Objectif affiché : « amener le V4 en course avec une ou plusieurs wild-cards avant la fin de l’année », pour « trouver les problèmes » et être prêt en 2026.
Le manager dresse aussi sur GPOne un bilan lucide de 2025 : progrès réels mais insuffisants. « Cette année, Fabio est entré 12 fois en Q2 ; en moyenne nous avons retranché 5 secondes d’écart en Sprint et 7,5 le dimanche… Le package s’est amélioré ? Oui. Assez ? Non. » D’où la nécessité de « ne pas perdre sa lucidité » après un week-end noir comme l’Autriche, pour tenir le moral de l’usine et du public.
Enfin, Pavesio assume le pari Toprak Razgatlioglu : « dans notre situation, augmenter la propension au risque fait partie de l’évolution culturelle. Toprak est un risque parce qu’il n’a jamais couru en MotoGP, mais c’est un talent peu commun… Je suis convaincu que ce sera une aventure très intéressante dans laquelle nous ne devrons pas avoir trop de hâte. »
En toile de fond, les discussions 2027 avec Dorna débutent sous le signe d’une soutenabilité accrue pour les constructeurs : « nous avons commencé à parler avec une logique collective… Il faut trouver un mode plus soutenable pour nous aussi. »
En clair : Yamaha avance selon son calendrier, muscle le V4, sécurise son pari Toprak, et ne forcera pas Miller à attendre — tout en affirmant que la décision approche…