Pecco Bagnaia traverse un véritable cauchemar en Hongrie. Pour la première fois de la saison 2025, le pilote Ducati n’a pas réussi à se hisser en Q2. Le double champion du monde MotoGP n’a pu faire mieux que cinquième en Q1 à Balaton Park et s’élancera seulement 13e sur la grille (à la faveur des pénalités infligées à Miller et Alex Marquez) du tout premier Grand Prix de Hongrie depuis 1992.
Avec un chrono de 1’37’’096, Bagnaia échoue en Q1 à 0’’296 du temps de référence de Marco Bezzecchi (Aprilia), auteur d’un 1’36’’800. Pire encore : le Turinois n’était qu’à 0,049 s du dernier ticket pour la Q2, finalement décroché par Fabio Di Giannantonio, au guidon d’une Ducati identique à la sienne. Brad Binder (KTM) et Jack Miller (Pramac Yamaha) ont eux aussi pris le dessus.
Cette contre-performance s’ajoute à une série noire pour Ducati et son pilote italien. Bagnaia, troisième du championnat, accuse désormais un gouffre de 197 points de retard sur son coéquipier Marc Marquez, dominateur depuis son arrivée à Bologne. Même Alex Marquez compte 55 points d’avance.
Les erreurs de Bagnaia en Q1 n’ont pas échappé aux observateurs. Neil Hodgson, champion du monde Superbike 2003, a livré une analyse sans concession sur TNT Sports 2 : « il est dans les profondeurs. Il a raté son coup. Il est clairement trop large dans les virages, il va donc perdre du temps. »
Selon l’Anglais, le mal est simple : Bagnaia s’est égaré au virage 5, ce qui l’a mis hors trajectoire pour le virage 6. Hodgson a jugé « irréel » de voir le pilote Ducati incapable d’exploiter les pneus tendres, lui qui a interrompu son avant-dernier tour lancé avant de répéter la même erreur en conclusion. « Je ne voudrais pas être dans ce box d’usine Ducati à ses côtés », a-t-il conclu.
Sylvain Guintoli : « Pecco Bagnaia fait des efforts. Il tente tout, il donne tout et c’est sa pire qualification depuis des lustres »
Sylvain Guintoli ajoute ce pronostic qui fait frémir : « i n’a pas encore touché le fond ». le champion WSBK 2014, s’est montré tout aussi inquiet pour l’avenir du numéro 1. Sur TNT Sports, le Français a livré une analyse psychologique :
« Cela peut arriver très facilement. On voit la roue arrière se soulever et la moto se déformer. Ce qui se passe, c’est que quand on est sur la défensive et qu’on sait qu’il faut faire un effort supplémentaire, on s’énerve et on commence à prendre le dessus sur la moto. »
Et de poursuivre : « donc, Pecco fait des efforts. Il tente tout, il donne tout ce qu’il a, et même un peu plus. Et c’est sa pire qualification depuis des lustres, donc ça empire. Il va lui falloir un peu de temps pour se remettre sur pied. Et on dirait qu’il n’a pas encore touché le fond. »
Pendant que Bagnaia sombre, Marc Marquez poursuit sa marche impériale. Le nouvel homme fort de Ducati a signé à Balaton Park sa huitième pole position de la saison et accentue encore plus la pression sur son coéquipier. L’Espagnol affiche une confiance insolente, là où l’Italien semble avoir perdu ses repères.
De l’échec autrichien à la débâcle hongroise, la fracture s’agrandit chez Ducati. Et les critiques de plus en plus virulentes posent une question brûlante : Pecco Bagnaia est-il en train de céder définitivement face à l’ombre écrasante de Marquez ?
A stoppie but an unwanted one 😤
It just wasn't working for @pecco63 as he couldn't go up to Q2 👀#HungarianGP 🇭🇺 pic.twitter.com/bAa8qqUOtI
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) August 23, 2025
MotoGP, Hongrie : Grille de départ MotoGP