Le double champion du monde Superbike Toprak Razgatlioglu fera donc ses débuts en MotoGP en 2026, sous les couleurs de Pramac Racing. Le pilote turc, véritable star du WSBK, a signé un contrat d’usine avec Yamaha en juin dernier, confirmant son arrivée dans la catégorie reine. Depuis, il aurait changé. En encore mieux !
En s’offrant Razgatlioglu, Liberty Media – nouvel actionnaire majeur du MotoGP – veut diversifier un championnat largement dominé par les pilotes italiens et espagnols. Depuis la création officielle de l’ère MotoGP en 2002, seuls quatre titres mondiaux ont échappé à ce duopole.
L’arrivée de Toprak incarne cette volonté d’élargir l’horizon du paddock, en introduisant un style spectaculaire et un pilote charismatique venant d’un pays encore inédit au sommet de la discipline.
Son manager et mentor, Kenan Sofuoglu, n’a pas caché son enthousiasme lors d’un entretien avec Motorsport Turquie. Il insiste sur le tournant que représente cet accord pour son protégé :
« Toprak était mécontent en début de saison à cause du passage chez BMW. Nous avons eu des problèmes. Mais depuis sa signature, personne ne peut le battre. Il est très rapide, très motivé. Son contrat en MotoGP l’a beaucoup motivé. »
Selon Sofuoglu, ce contrat a transformé le Turc, qui carbure désormais à une confiance retrouvée :
« Je suis convaincu que ce contrat avec le MotoGP nous permettra d’accéder à un nouveau titre de Champion du monde Superbike, car il est très motivé. À l’entraînement, en Superbike et dans sa vie en général, il est très heureux car il arrive en MotoGP avec un bon contrat. »
Kenan Sofuoglu : « nous avons confié Toprak Razgatlioglu à l’équipe championne du monde de l’année dernière »
Le choix de Pramac n’a rien d’un compromis, insiste Sofuoglu, qui balaye les critiques sur le statut de l’équipe :
« Parfois, on s’engage en MotoGP, mais sans une bonne équipe. Nous avons signé directement avec une moto d’usine. Certains disent que Pramac n’est pas une équipe d’usine, mais Pramac utilise des motos d’usine. Quel que soit le produit utilisé par l’équipe d’usine, Toprak utilisera le même, avec seulement des différences mineures. Et je crois vraiment en Pramac. »
L’exemple récent de Jorge Martin, champion du monde 2024 avec Pramac, sert de référence. Sofuoglu y voit un signe fort :
« En 2024, Martin est devenu champion du monde avec Ducati, battant l’équipe d’usine. Nous avons donc confié Toprak à l’équipe championne du monde de l’année dernière. Avec Toprak, Pramac retrouvera sa gloire d’antan. J’en suis convaincu, et l’équipe aussi. »
Réaliste, Sofuoglu tempère les attentes immédiates, mais affiche une ambition claire :
« Le plus important, c’est que Toprak ait ce moral maintenant. Bien sûr, il y aura des défis à relever : pneus, moto, championnat… beaucoup de difficultés. Mais Toprak fera un bon départ. N’oubliez pas : 2026 est une année d’entraînement, notre véritable objectif est 2027. Nouvelle moto, nouveaux pneus, nouveau règlement, tout sera remis à zéro. Après une année d’expérience, Toprak abordera le MotoGP en 2027 parfaitement préparé. C’est mon rêve. »
Reste une interrogation majeure : le style unique de Toprak, basé sur un freinage tardif et spectaculaire, sera-t-il transposable au MotoGP ? Son successeur chez BMW en WSBK, Danilo Petrucci, ancien pilote MotoGP, a déjà mis en garde : « son style de freinage ne fonctionnera pas » sur les prototypes.
Un défi technique et humain que Toprak Razgatlioglu semble impatient de relever. En 2026, le paddock MotoGP verra débarquer l’un des talents les plus spectaculaires du monde de la moto. Pour Toprak, 2026 sera le laboratoire, 2027 la vraie bataille. Une montée en puissance qui pourrait bien réécrire l’histoire du championnat.