KTM affiche des signes encourageants en MotoGP, mais c’est bien en-dehors des circuits que les véritables enjeux prennent forme …
Sur le plan sportif, le bilan est tangible : depuis le Grand Prix de la République Tchèque à Brno, la marque orange connaît un regain de forme notable. À Balaton Park, Pedro Acosta a décroché une spectaculaire 2è place, tandis que Brad Binder et Pol Espargaró se sont classés respectivement 7è et 8è. Une dynamique renforcée par une domination écrasante des RC4 en Moto3, avec huit pilotes en tête du championnat — c’est Rueda, avec 7 victoires en 14 GP, qui domine la catégorie.
Mais si la feuille de résultats brille, KTM doit aussi faire face à des défis majeurs en coulisses. Sur le plan corporatif, un véritable tremblement de terre se prépare : Pierer et Bajaj envisagent de scinder KTM Racing AG — l’entité suisse en charge du MotoGP avec son staff — pour la céder à des investisseurs américains solides selon GPOne.
En parallèle, le constructeur est secoué par des tensions avec son sponsor vedette : Red Bull, dont le contrat arrive à échéance en 2025. Le directeur Gottfried Neumeister aurait exigé “plusieurs millions supplémentaires” pour 2026 – une requête difficile à faire accepter aux dirigeants de la boisson énergétique.
Chez KTM, les coulisses financières sont plus agitées que la scène sportive du MotoGP
Sur le terrain économique, la situation est tout aussi critique. La production prévue est passée de 230 000 à 150 000 unités, un objectif jugé irréaliste. Et même à ce niveau, la structure pourrait enregistrer une perte de 200 millions d’euros cette année. En cas de nouvelle baisse des volumes à 100 000, ce sont 2 000 emplois sur les 4 100 existants qui pourraient être menacés.
La KTM est en progrès, avec des résultats en MotoGP et Moto3 qui redonnent le sourire à certains. Mais derrière le rideau une pression financière inédite, des négociations clés avec Red Bull, et une possible cession du département MotoGP plombent l’ambiance … Et tout cela soulève les ambitions… ou les inquiétudes.
Ce scénario au double visage — progrès sportif d’un côté, précarité structurelle de l’autre — pourrait être décisif pour l’avenir de KTM dans les deux-roues. Un équilibre fragile à suivre de près.
