Le Grand Prix de Catalogne a mis à nu les failles de Pecco Bagnaia, triple champion du monde, désormais éclipsé par son coéquipier Marc Marquez. Et si Ducati continue d’afficher son soutien, le malaise est réel. Ramon Forcada a livré son analyse sur cette situation tendue dans le box rouge.
Ramon Forcada, analyste respecté, n’a pas mâché ses mots à propos de Bagnaia après Barcelone : « j’étais en bord de piste et il ne pilotait pas bien. Au-delà des chronos, il était clair qu’il n’était pas tout à fait à l’aise. Son pilotage manque de fluidité, et c’est là qu’on a des doutes. » Même Bagnaia l’a avoué : « je n’étais pas tout à fait à l’aise. »
Forcada met aussi le doigt sur un problème plus profond : « il y a une chose qu’ils ont, et qu’ils ne peuvent pas changer, c’est une partie du moteur. C’est impossible à changer. Les ingénieurs connaissent le problème, mais ce sont des éléments scellés et impossibles à modifier. Ils disent que ce n’est pas important, mais on voit bien que la moto satellite bouge moins que celle d’origine. »
En clair : la GP25 usine bouge plus que les versions satellites, et Bagnaia en paie le prix.
Ramon Forcada : « je ne pense pas que ça déterminera l’avenir de Bagnaia, et Ducati n’a jamais été une marque qui maltraite ses stars »
Le week-end catalan ? Un naufrage sportif pour le champion, mais Forcada relativise : « mentalement, la course catalane, si on la considère en termes de championnat, est un désastre total. Mais si on regarde tous les pilotes, ce n’est pas si mal. Le sprint a été un désastre, et dimanche, on pouvait rattraper le coup. »
Et surtout : « je ne pense pas que ça déterminera son avenir, et Ducati n’a jamais été une marque qui maltraite ses stars. Et Pecco, ces cinq dernières années, a signé deux premières places, deux deuxièmes places et une troisième place au championnat du monde. Et sur le plan personnel, Bagnaia est un atout pour Ducati. »
Mais Forcada ajoute une pique sur motosan : « d’ailleurs, il est troisième maintenant… Quand on voit où sont les autres et où est Pecco… le problème, ce sont les attentes. »
La comparaison avec Marc Marquez reste néanmoins cruelle :
« Son problème, c’est qu’il a commencé avec un réglage de moto différent de celui de Marc, et il voit qu’il le bat. Et puis on monte la moto de Marc, et on se rend compte que ça ne nous convient pas non plus. Puis ils ont commencé à changer des choses, la fourche qu’il utilisait pour gagner les championnats du monde. Il a essayé la même que Marc, et c’était pire. Voilà le problème, car ce qu’on change ne nous convient pas. »
Ducati voulait une dream team avec deux champions. Pour l’instant, elle a un roi incontesté (Marc) et un héritier déchu (Pecco).
