Après un vendredi encourageant, Francesco Pecco Bagnaia a sombré samedi à domicile lors du Sprint du GP de Saint-Marin. Le double champion du monde MotoGP, quatrième des essais libres, s’est qualifié seulement huitième avant de glisser à une inquiétante 13e place en course. Résigné, frustré, Pecco a multiplié les signaux d’alerte envers Ducati.
Vendredi, Bagnaia affichait une confiance retrouvée. Auteur du 4e chrono malgré une erreur au virage 10, il se disait capable de viser le podium. Mais le samedi a tout fait basculer.
« Les qualifications étaient ma faute », a-t-il reconnu. « J’ai perdu deux dixièmes, je n’ai pas fait un tour fantastique, mais la moto pouvait finir en première ligne. Ce matin, l’objectif était clair : se battre pour le podium. »
Le contraste a été brutal. Au Sprint, dès le troisième virage, Bagnaia s’est retrouvé en perdition : « j’aimerais avoir la réponse, mais croyez-moi, je n’ai pas de réponse. Je vis un cauchemar et je veux juste lever la tête pour voir un peu de lumière. »
Alors qu’il louait vendredi le freinage et la stabilité de sa GP25, Pecco s’est retrouvé samedi avec une machine imprévisible : « Freinage, entrée, arrêt, tout… Dès le premier freinage au virage 4, je me battais juste pour m’arrêter et m’incliner. L’avant partait dans tous les sens. »
Et malgré le désastre, il ne compte pas bouleverser son set-up : « aujourd’hui encore, je n’ai rien changé. Demain non plus, je pense que nous ne changerons rien, car la moto fonctionnait bien jusqu’aux qualifications. Seul le Sprint était étrange. J’espère vraiment une course normale et sans incident. »
Pecco Bagnaia : « ce n’est pas possible, cela ne peut pas arriver. Il faut que quelqu’un m’explique »
Depuis Montmelò, Bagnaia espérait utiliser Misano pour rebondir. Au lieu de ça, il a subi un nouveau camouflet devant son public, dépassé par Raul Fernandez, Zarco, Bastianini et même le rookie Ogura. Le visage fermé, il a lâché au micro de DAZN :
« Nous devons travailler plus dur. J’ai regardé certaines données, mais ce n’est pas très clair. Ce n’est pas possible, cela ne peut pas arriver. Il faut que quelqu’un m’explique. »
Et sur SKY Sport, le ton est devenu plus sec : « ma patience est à bout. C’est difficile. » Bagnaia se dit pourtant déterminé à ne pas lâcher : « mon effort est énorme, mais ma tête est forte. Je ne perdrai pas confiance en mon potentiel et en mon équipe. Nous continuerons à travailler, et un jour nous reviendrons. J’espère que ce sera bientôt. »
Mais la réalité est crue : en 2025, le Turinois accumule les week-ends incohérents. Rapide le vendredi, effondré le samedi, il n’a plus de certitudes. Sa phrase sibylline résume tout : « si tout se passe bien demain, je serai devant. Si c’est comme aujourd’hui, je serai derrière. »
Misano restera comme un avertissement brutal : Bagnaia est en train de perdre patience. Ducati doit vite lui rendre une moto cohérente, sous peine de voir son leader s’enliser dans une spirale dangereuse.
Grille de départ Misano :
Course Sprint MotoGP GP de Saint-Marin