MotoGP, Stefan Bradl impitoyable avec Pecco Bagnaia : « il n’y a vraiment plus de raison de le plaindre, il doit trouver lui-même comment se sortir de ce pétrin »

Zéro point. Zéro énergie. Zéro étincelle. Francesco “Pecco” Bagnaia vit une saison cauchemardesque en 2025, et le Grand Prix de Saint-Marin n’a fait que confirmer la chute libre du double champion du monde Ducati. À Misano, sur ses terres, le Turinois a quitté la piste sur une nouvelle désillusion – une huitième place en qualifications, une 13e au sprint, puis une chute au virage 10 en course. Résultat : un deuxième week-end sans le moindre point cette année.

Bagnaia n’a inscrit que 24 points en quatre Grands Prix. Un bilan famélique qui le place à la merci de Marco Bezzecchi, son ami mais désormais rival direct, qui n’est plus qu’à huit points. Plus cruel encore : dans le même temps, Marc Marquez a empilé 131 points, Alex Marquez 69, et Bezzecchi 73 malgré un double zéro à Barcelone.

Bagnaia, lui, n’avance plus. Et il est désormais rangé dans la même colonne que Joan Mir, Miguel Oliveira ou Johann Zarco en termes de faiblesse de résultats.

Dimanche, sur ServusTV, Stefan Bradl, ex-pilote MotoGP et actuel essayeur Honda, a craqué. Devant les caméras, il a livré une diatribe sans concession contre l’Italien :

« Il a l’air tellement apathique, y compris sa façon de s’éloigner », a lâché l’Allemand. « Je ne le vois pas se ressaisir et dire : “Je vais essayer maintenant”. Je ne le vois pas tenter avec force, mais je ne vois pas non plus les autres approches nécessaires en termes d’attitude physique, et c’est vraiment surprenant. »

Et Bradl d’enfoncer encore davantage son diagnostic : « il n’y a vraiment plus de raison de le plaindre, car il doit trouver lui-même comment se sortir de ce pétrin. Il a déjà prouvé par le passé qu’il en était capable. »

Le ton est sec, brutal, et il illustre le sentiment croissant que Bagnaia n’a plus d’armes mentales ni physiques pour relever la tête.

Stefan Bradl : « chez Ducati, ils ont peut-être déjà renoncé à Pecco Bagnaia »

Pour Bradl, le constat est sans appel : « Reset, et du point de vue de Pecco Bagnaia, j’essaierais avec force. Il a tout gâché, mais je n’ai vraiment perçu aucune tension ni aucune volonté chez lui. Il est un peu vide, ce type. »

Le contraste avec 2024 est violent. Bagnaia avait déjà connu des trous d’air, mais il savait rebondir. En 2025, le double champion paraît à bout de souffle, prisonnier d’une GP25 qu’il ne maîtrise plus, enfermé dans une spirale négative.

Symbole ultime du malaise : Bagnaia a annulé sa conférence de presse prévue dimanche soir à Misano. Reportée d’abord d’une heure, puis d’une autre, elle a finalement été annulée après trois heures d’attente. L’excuse officielle ? « Réunion avec l’équipe ».

Un silence lourd de sens. Quand le leader d’un projet se tait, c’est que le doute s’installe. Ducati a-t-elle encore confiance en son numéro 63 ?

Stefan Bradl n’exclut pas que la marque italienne commence à lâcher son champion, surtout dans un contexte où Marc Marquez écrase la concurrence avec la même machine.

« C’est possible », a-t-il reconnu à propos d’un éventuel rebond en tournée asiatique. « Chaque week-end, il a la possibilité d’obtenir un résultat qui le reconstruira. Mais j’ai le sentiment qu’il est complètement perdu avec les réglages de la moto et qu’il a perdu ses sensations. » Et de conclure, amer : « ils ont peut-être déjà renoncé à lui. »

Il reste six Grands Prix à Bagnaia pour sauver l’honneur. Mais sa saison ressemble désormais à une lente agonie sportive. Une statistique glace le sang : depuis cinq manches, le double champion n’a pas vu le podium une seule fois.

Ducati a misé sur lui comme leader naturel face à Marquez. Aujourd’hui, l’Italien n’apparaît plus que comme l’ombre de lui-même.

MotoGP, Misano J3 : classement

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