Deux poids, deux mesures. Alvaro Bautista, l’ancien roi sanctionné du Superbike, sort de son silence et balance sans filtre sur ce qu’il identifie comme une hypocrisie qui règne dans le championnat. Alors que Toprak Razgatlioglu écrase la discipline avec une domination sans précédent, l’Espagnol s’insurge : « on m’a forcé à rouler avec du lest, mais lui on le laisse faire ? » Une charge qui accuse directement la direction du WSBK de partialité.
Retour en arrière. En 2023, après une saison de folie où Bautista avait remporté 27 des 36 courses sur sa Ducati, le WSBK sortait l’artillerie lourde : l’instauration d’un poids minimum spécifiquement calibré pour handicaper le champion espagnol.
Résultat : Bautista, contraint de s’alourdir artificiellement, a perdu sa magie. Ducati, constatant la baisse de performance, a même refusé de renouveler son contrat pour 2025. Une sanction déguisée qui a coûté sa carrière d’usine au champion.
### Razgatlioglu, le nouveau maître incontesté… et intouchable
Aujourd’hui, le paysage a changé, mais la domination est pire. Toprak Razgatlioglu, désormais chez BMW, écrase la concurrence avec des statistiques de cauchemar :34 victoires sur les 52 dernières courses, 11 deuxièmes places, un 4ème triplé consécutif signé à Magny-Cours.
Une hégémonie si écrasante que Bautista lance : « les courses sont vraiment ennuyeuses maintenant. » Un aveu accablant pour un championnat qui se vend au spectacle.
Alvaro Bautista : « ils ont tué le spectacle qu’ils voulaient sauver. Pourquoi Toprak a le droit de gagner ?«
La colère de Bautista éclate au grand jour. Son argument est implacable : « avant, on essayait de pénaliser les pilotes trop rapides pour augmenter la compétition et le spectacle. […] En 2023, je me suis battu avec Toprak jusqu’au bout, et parfois, on se retrouvait dans les derniers tours. Maintenant, il n’y a plus de spectacle. »
Le constat est sans appel : la réglementation anti-Bautista n’a pas amélioré le spectacle, elle l’a anéanti en remplaçant une lutte serrée par une domination sans partage.
La question qui taraude Bautista est simple : pourquoi lui et pas moi ? : « pourquoi Toprak a le droit de gagner ? Il est temps que le championnat ajuste la règle du poids afin que tout le monde puisse concourir à armes égales« , réclame-t-il, appelant à une justice sportive que le WSBK semble appliquer de façon sélective.
La seule « bonne nouvelle » pour le WSBK ? La domination de Toprak a une date de péremption : son départ pour la MotoGP en 2026. Mais Bautista met en garde : avec l’avantage écrasant de Ducati et son propre handicap de poids, le championnat risque simplement d’échanger une domination contre une autre.
Le verdict est cinglant : la tentative de manipulation du WSBK a été un échec total. Non seulement le spectacle n’est pas au rendez-vous, mais la crédibilité sportive du championnat est en lambeaux. Bautista, victime expiatoire d’une réglementation aveugle, devient aujourd’hui son plus terrible accusateur.
