Il n’a que 20 ans, mais Fermin Aldeguer est déjà en train d’écrire les premières pages d’une histoire qui semble tracée d’avance. En rejoignant Gresini Ducati pour sa première saison en MotoGP, le rookie espagnol a franchi un cap décisif : celui de la confirmation. Deux podiums en Sprint, deux en course longue, et une huitième place provisoire au championnat : la trajectoire est claire, celle d’un futur prétendant à l’équipe d’usine Ducati.
Lorsque Gigi Dall’Igna est allé le chercher, il n’était encore qu’un espoir de Moto2 en dents de scie. Mais le patron technique de Borgo Panigale avait déjà vu plus loin.
« Il m’a donné confiance dès le premier jour où il m’a recruté, alors qu’il ne me restait qu’une saison en Moto2 », raconte Aldeguer. « Il croit vraiment en moi. Maintenant, grâce à ces bons résultats, cette confiance a augmenté. On dit que Fermin est l’avenir de Ducati. Je l’espère, et je l’espère pour de nombreuses années. »
Ce mot – avenir – revient sans cesse dans son discours. Car Aldeguer sait que son heure n’est pas encore venue. Il a signé jusqu’en 2026 avec Ducati, avec une option pour deux années supplémentaires. Et il ne se presse pas :
« Ce n’est pas le bon moment pour l’usine. Peut-être en 2027. Avec deux saisons dans une équipe satellite, où l’on peut faire des erreurs, acquérir de l’expérience et obtenir des résultats, on se motive et on se prépare à franchir le pas. »
Alex Marquez, l’aîné respecté par Fermin Aldeguer
L’annonce de la GP26 réservée à Alex Marquez pour 2026 aurait pu provoquer une ombre de jalousie. Mais Aldeguer ne joue pas ce jeu-là.
« En termes de résultats, elle revient à Alex », concède-t-il sans détour. « Il est deuxième du Championnat du monde, il a gagné des courses, il est régulièrement sur le podium et se bat pour la victoire, il a plus d’expérience, il transmet mieux les sensations de la moto. Évidemment, il la mérite davantage. »
Cette humilité n’efface en rien son ambition. Elle la retarde simplement de quelques mois. Car Fermin ne doute pas que son heure viendra. « Si ce n’est pas l’année prochaine, ce sera l’année d’après, et en rouge. »
Sa saison 2025 en témoigne : Aldeguer progresse course après course, apprenant de chaque erreur, s’aguerrissant dans un paddock qui le scrute déjà comme la relève. Huitième au général, à seulement une poignée de points de pilotes expérimentés comme Di Giannantonio et Morbidelli, il s’affirme dans la meute Ducati, et se forge une identité.
Le Murcien ne se cache pas : son rêve, c’est la Ducati rouge, celle qui fait gagner des titres mondiaux en MotoGP. Mais il sait que l’ascension n’a de valeur que si elle est patiemment construite. Et c’est bien ce qu’il est en train de réaliser : gravir une marche à la fois, sans brûler d’étape, en attendant le moment où Borgo Panigale n’aura plus le choix que de lui confier l’un de ses deux guidons les plus convoités.
Fermin Aldeguer n’est pas seulement un rookie prometteur. Il est déjà le symbole d’une succession programmée. Et si Ducati pense à l’avenir, c’est bien son nom qui revient le plus souvent : celui d’un futur champion en rouge.