Andrea Iannone est sorti de son mutisme à MotorLand, après un week-end solide mais sans éclat (deux quatrièmes places et un sixième rang). L’Italien assure être « en paix » avec lui-même. Mais à l’heure où Marc Marquez a revendiqué le même état d’esprit après avoir écrit l’un des plus grands retours de l’histoire du sport en remportant son neuvième titre de carrière, la déclaration sonne comme un aveu : celui d’un pilote qui n’a jamais su, à l’instar de Marc Marquez, transformer sa rédemption en véritable renaissance.
« Je suis en paix avec moi-même. Quelque chose n’a pas fonctionné cette saison, mais je préfère me concentrer sur la fin d’année », affirme sur GPOne Iannone. « Je pense que c’est notre niveau standard, et je suis heureux de ce que nous avons fait. »
Le discours est posé, presque résigné. Après un retour médiatique tonitruant en 2024, Iannone semblait prêt à se battre pour les podiums. Un an plus tard, il stagne dans le ventre mou du WSBK, sans victoires et sans perspectives claires pour 2026. La Ducati privée qu’il pilote ne lui permet pas de viser beaucoup plus haut — mais c’est aussi lui qui n’a pas su capitaliser sur son effet « come-back ».
Le contraste est saisissant avec Marc Marquez, qui a vécu des années de souffrance physique et de doutes bien plus profonds encore — quatre opérations au bras, des saisons gâchées, des critiques massives. Pourtant, l’Espagnol est revenu, a changé d’univers en quittant Honda pour Ducati, et vient de décrocher un neuvième titre mondial (septième en MotoGP) à Motegi, sur les terres mêmes de son ancien employeur.
Andrea Iannone : « ce qu’a fait Marc Marquez, c’est inspirant, j’ai moi aussi eu mes combats »
« C’est inspirant. Il a dominé ce championnat sans rival. Je peux imaginer combien il a souffert pour revenir gagner », admet Iannone, admiratif qui ajoute aussitôt : « j’ai moi aussi eu mes combats. Je me souviens l’an passé quand j’ai gagné une course, je peux imaginer ce qu’il ressent quand il décroche un championnat. »
Mais la réalité est cruelle : Marquez a transformé ses blessures et ses démons en moteur de victoire, tandis que Iannone reste enfermé dans un rôle secondaire, oscillant entre espoirs déçus et promesses jamais tenues.
Iannone confirme n’avoir aucune offre concrète de Go Eleven ni d’autre structure compétitive pour 2026. Il préfère « éviter les polémiques », mais son avenir se joue sans lui : les guidons WSBK les plus intéressants se verrouillent, et Ducati semble concentrer ses ressources ailleurs.
Pendant ce temps, Liberty Media prépare une nouvelle ère pour le MotoGP, Ducati brille, et Marc Marquez continue d’écrire sa légende. Iannone, lui, risque de disparaître doucement de l’élite du Superbike s’il ne frappe pas un grand coup rapidement.