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Pecco Bagnaia

À Motegi, on a assisté à un étrange phénomène : Marc Marquez, fraîchement couronné champion du monde 2025, a semblé quelque peu perdu sur sa Ducati, tandis que Francesco Bagnaia a retrouvé la rage et la fluidité qu’on attribuait jusque-là à l’Espagnol…

Un scénario inattendu qui a offert un grand bol d’air à Ducati et un vrai symbole de ce que pourrait devenir la fin de saison.

Habituellement glacial et sûr de lui, Marc Marquez a semblé fébrile tout le week-end. Qualifié troisième derrière Joan Mir, il n’a pris son rythme qu’en deuxième partie du Sprint. Dimanche, il a perdu des positions dès le départ, s’est fait surprendre par Pedro Acosta et a enchaîné les sorties larges.

Même son attitude dans le box a surpris : beaucoup de gestes, de discussions animées, alors qu’il est d’ordinaire calme et maître de ses émotions.

Neil Hodgson, sur TNT Sports 2, n’a pas mâché ses mots : « Marc n’avait pas l’air à l’aise. Il a raté beaucoup de virages, paraissait nerveux dans son box… C’est lui qui ressemblait à Bagnaia ces derniers mois. »

À l’inverse, Francesco Bagnaia a roulé comme le champion qu’il fut : incisif, propre, inébranlable sous la pression. Après une saison plombée par une GP25 capricieuse, Ducati a osé un pari technique en lui offrant une fourche plus courte spécialement conçue pour lui.

Bagnaia met au défi Marquez : « il n’aura plus cette excuse du titre à Mandalika »

Le résultat a été spectaculaire : pole position, victoire au Sprint et triomphe en course principale, sa première depuis Austin. « Nous avons fait quelque chose d’inédit à Misano, et ici, tout s’est enfin aligné » a commenté Bagnaia.

Même Luigi Dall’Igna a laissé entendre que Borgo Panigale commençait à perdre patience avant ce déclic. Davide Tardozzi a, lui, célébré comme rarement.

Ce chassé-croisé de sensation raconte toute l’histoire de 2025 : Marquez, habituellement invincible, titré mais brouillon à Motegi, comme s’il avait hérité des doutes de son coéquipier. Bagnaia, enfin libéré après des mois de frustration, a retrouvé la confiance et l’attaque qui ont forgé son double titre mondial.

Le problème pour Pecco, c’est que ce réveil arrive trop tard pour le championnat : il reste à 66 points d’Alex Marquez, solide deuxième derrière son frère.

Marc, lui, relativise : « personne ne se souviendra du vainqueur ici si je gagne le championnat. »

Pour Ducati, c’est un énorme soulagement : Bagnaia peut encore finir fort et sauver sa saison. Pour Marquez, ce week-end brouillon est un rappel que même les champions peuvent douter. Pour les fans, Motegi restera l’image d’un échange de peaux inattendu : Bagnaia a roulé comme Marquez… tandis que Marquez ressemblait à Bagnaia qui met Marquez au défi pour la prochaine course : « il n’aura plus cette excuse du titre à Mandalika. »

Le titre étant déjà assuré, il est clair que Marquez donnera le maximum à Mandalika, l’un des rares circuits MotoGP où il n’a pas encore gagné. L’un de ses défis est de gagner sur ce tracé, qui est d’ailleurs complètement différent de Motegi. Si Bagnaia y parvient également, nous assisterons à une renaissance.

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