Le Grand Prix du Japon 2025 restera dans les mémoires pour deux raisons : Marc Marquez y a décroché son septième titre MotoGP, et Francesco Bagnaia y a enfin retrouvé la victoire, après une saison jusque-là frustrante. Mais derrière ce retour triomphal, une réalité embarrassante émerge : Ducati n’a pris au sérieux les alertes de Manuel Poggiali, entraîneur de Bagnaia, qu’au moment où Casey Stoner est venu les confirmer à Misano…
Un réveil technique tardif qui pose une question : Ducati n’a-t-elle pas ruiné la saison de son double champion en refusant trop longtemps de l’écouter ? Tout le week-end, l’attention était tournée vers Marc Marquez, qui pouvait sceller son septième sacre. L’Espagnol l’a fait (P2 dans le Sprint et la course), mais sans parvenir à dominer son coéquipier. Pour la première fois en 2025, Bagnaia a battu Marquez à la régulière : pole position, victoire au Sprint, victoire en course avec autorité.
Pourtant, tout a failli s’écrouler dimanche : sa GP25 a soudain dégagé d’épaisses volutes de fumée. Les commissaires ont hésité à brandir le drapeau noir-orange, mais Ducati a réussi à convaincre qu’il n’y avait pas de danger. La moto a tenu, et Bagnaia a pu offrir à Ducati un week-end parfait.
Misano, la révélation technique : Stoner impose la vérité de Poggiali à Ducati
Cette renaissance n’est pas sortie de nulle part. Elle est née aux tests de Misano, où Ducati cherchait désespérément des solutions après une série noire.
Manuel Poggiali répétait depuis des mois que la Desmosedici de Bagnaia tremblait anormalement, mais l’usine n’en tenait pas compte.
Il a fallu que Casey Stoner, invité spécial, pose le même diagnostic pour que tout change.
« Poggiali disait la vérité depuis longtemps, mais Ducati n’écoutait pas. Il a fallu que Stoner arrive pour dire : “Non, non, il a raison.” Et là, par pur désespoir peut-être, ils lui ont donné ce qu’il voulait… et ça a marché. » commente David Emmett.
Ducati a alors accepté de modifier profondément la GP25 : nouvelle fourche plus courte, réglages adaptés… Bagnaia a immédiatement retrouvé confiance et performance. Résultat : un week-end parfait à Motegi. Trop tard pour le titre, mais pas pour sauver l’honneur.
Cette victoire redonne le sourire à Pecco, mais elle arrive après seize courses de galère. Le titre est définitivement perdu — Marquez a déjà scellé la saison.
Les supporters de Pecco sont amers : si Ducati avait réagi plus tôt, Bagnaia aurait peut-être pu lutter avec Marquez pour la couronne en MotoGP. Le pilote lui-même l’a laissé entendre, regrettant que Stoner n’ait pas été présent plus tôt pour influencer les choix techniques.
Motegi devait être la fête de Ducati — un titre constructeur, un titre pilote avec Marquez, et le retour en grâce de Bagnaia. Mais la scène où Dall’Igna supplie les commissaires de ne pas sortir le drapeau noir et l’aveu implicite qu’il a fallu l’autorité de Stoner pour être enfin entendu révèlent une fragilité inquiétante.
Bagnaia a prouvé qu’il peut battre Marquez avec une machine adaptée… mais ce réveil tardif sonne comme une occasion gâchée pour un constructeur qui se veut invincible. Rendez-vous ce week-end en Indonésie pour connaitre la suite de l’histoire …