Miguel Oliveira n’est pas du genre à accepter les places qu’on lui attribue par défaut. Mis sur la touche par Pramac Yamaha pour laisser la place à Toprak Razgatlioglu — un coup dur qui aurait pu mettre fin à ses ambitions en MotoGP —, le Portugais vient de réécrire son avenir avec un culot que peu auraient osé.
À partir de 2026, il deviendra pilote officiel BMW en Superbike, mais il voudrait aussi endosser un rôle inédit : pilote d’essai pour Aprilia en MotoGP. Oui, vous avez bien lu : un seul pilote, deux constructeurs, deux championnats majeurs. Une décision sans précédent qui en dit long sur la mutation du paddock.
Lors du récent GP d’Indonésie, où il a signé une solide 11è place en bagarre avec les VR46 de Franco Morbidelli et Fabio Di Giannantonio, Oliveira a révélé sur cette perspective : « c’est une option pour moi. Ma priorité est clairement de courir en Superbike, mais nous devons évaluer comment équilibrer les deux engagements en termes de calendrier. »
Le message est clair : il refuse de disparaître de la scène MotoGP. Et son plan est habile. Avec un plateau MotoGP qui peine à se renouveler et un WorldSBK en quête de stars médiatiques, Oliveira se positionne comme le chaînon manquant entre deux mondes.
Massimo Rivola, patron d’Aprilia Racing, n’a pas tardé à valider publiquement l’idée :
« Cette année, Savadori a assumé un double rôle, remplaçant Martin tout en s’occupant des essais — une tâche exigeante. S’il y a une chance de travailler avec Miguel, nous la saisirions définitivement. »
Le message est limpide : Aprilia veut un vrai pilote de développement, pas un simple bouche-trou. Oliveira n’est pas là pour rouler trois journées par an ; il veut un vrai poids technique dans les choix futurs de la RS-GP.
Miguel Oliveira : de pilote évincé à stratège visionnaire ?
La décision d’Oliveira de rejoindre BMW en WorldSBK n’est pas anodine. Le constructeur allemand, qui stagne depuis plusieurs saisons, veut un visage fort pour crédibiliser son projet. Et l’arrivée d’un pilote MotoGP expérimenté peut être un tremplin.
Lui-même le reconnaît : « ce n’est pas à moi de le dire, mais les intentions de BMW en motorsport semblent claires. Entrer en MotoGP nécessite un engagement colossal, et je ne suis pas sûr qu’ils aillent jusque-là avec leur département marketing. »
Reste que BMW regarde le MotoGP, même si rien n’est officiel. Oliveira pourrait être leur première pierre, leur espion parfait dans le paddock rouge et noir.
Oliveira veut rebondir avec un plan de carrière ambitieux. BMW et Aprilia se partageraient un pilote rapide, technique et respecté.
Pour le WorldSBK, Oliveira apporte une crédibilité énorme à BMW et pourrait attirer de nouveaux sponsors, voire pousser d’autres pilotes MotoGP à franchir le pas. Pour le MotoGP, Aprilia se donne un avantage technique avec un pilote encore en pleine vitesse et capable d’apporter des retours pertinents.
Le paddock bruisse déjà : et si cette double aventure d’Oliveira n’était que le début d’une nouvelle ère où les pilotes de haut niveau refuseraient de se laisser enfermer par les constructeurs ?
Miguel Oliveira prouve qu’un pilote peut transformer un licenciement en opportunité stratégique. Il offre un coup de projecteur à BMW et pourrait transformer Aprilia en laboratoire de haut niveau. Un déroulé brillant et subversif, qui redéfinit ce que peut être une carrière de pilote moderne.
Et si, ironiquement, l’homme que Yamaha a écarté devenait la pièce clé pour faire progresser Aprilia… et peut-être faire les beaux jours de BMW en WSBK ?