À deux week-ends de la fin du Championnat du Monde Superbike 2025, la carrière d’Alvaro Bautista comme pilote d’usine Ducati touche à sa fin. L’Espagnol, qui a couru pour l’équipe Aruba en 2019 puis de 2022 à 2025, y a décroché deux titres mondiaux et célébré 63 victoires avec la structure dirigée par Stefano Cecconi.
Mais après la finale de la saison à Jerez, un nouveau chapitre s’ouvrira pour lui : Bautista restera fidèle à Ducati, mais rejoindra l’équipe Barni de Marco Barnabò.
Chez Barni-Ducati, Bautista bénéficiera d’un matériel identique à celui des deux pilotes d’usine Nicolo Bulega et Iker Lecuona. Ducati a promis un soutien total : ingénieurs, évolution technique et participation au développement de la moto. C’est un point crucial, car Ducati alignera en 2026 la nouvelle Panigale V4R, et l’expérience de Bautista sera précieuse.
« Oui, j’ai beaucoup parlé avec Gigi (Dall’Igna) et Zambenedetti, ils m’ont confirmé que je bénéficierai du soutien de l’usine », explique Bautista. « C’est important pour eux aussi : plus de pilotes essaient les nouvelles pièces, mieux c’est pour Ducati. J’aurai le même traitement qu’un pilote officiel, mais dans une équipe différente. »
« En termes d’équipement et d’ingénieurs, je serai au même niveau que les pilotes d’usine. C’était essentiel pour moi, car je ne vais pas chez Barni juste pour remplir un box. Si je fais ce choix, c’est parce que Ducati m’a garanti un soutien total. »
Bautista entretient une longue amitié avec Luigi “Gigi” Dall’Igna, le patron de Ducati Corse. Les deux hommes se connaissent depuis les années 2000, lorsque Bautista courait en 125 cc et 250 cc et que Dall’Igna œuvrait chez Aprilia. L’Espagnol a été champion du monde 125 en 2006 et a remporté 16 Grands Prix avec la marque italienne.
Aujourd’hui âgé de 40 ans, Bautista sait qu’il peut encore peser dans le championnat : « Gigi m’a confirmé : “OK, tu auras tout notre soutien.” Si je bats les pilotes d’usine, ce sera uniquement parce que j’aurai été meilleur. »
Alvaro Bautista : « Martin a prouvé qu’une équipe satellite peut gagner avec le bon soutien. Je veux reproduire ça. »
Il fait le parallèle avec le MotoGP 2024, où Jorge Martin avait remporté le titre sur une Ducati satellite : « Martin a prouvé qu’une équipe satellite peut gagner avec le bon soutien. Je veux reproduire ça. »
La signature de Bautista est un événement majeur pour Barni, qui aligne depuis des années des pilotes solides mais jamais un ancien champion du monde WSBK.
« Ce sera très important pour eux : ils auront enfin l’opportunité de jouer le championnat. Pour Aruba, c’est une saison comme les autres, mais pour Barni, c’est l’année historique », compare Bautista.
« Et ils sont extrêmement motivés. Barnabò m’appelle souvent : “Il faut faire ci, il faut faire ça.” Ça me plaît beaucoup : on sent qu’ils veulent progresser, qu’ils y croient. »
Après quatre saisons chez Aruba, Bautista voit ce changement comme un renouveau personnel :
« Parfois, un changement est positif. Je me sens fort, enthousiaste, et ça me motive encore plus. J’ai l’impression de repartir de zéro, comme un jeune pilote. Si je restais dans le même environnement, ce serait toujours pareil : mêmes visages, mêmes process. Là, tout sera différent, et ça donne un vrai élan. »
Le 21 novembre, Alvaro Bautista fêtera ses 41 ans, mais la retraite n’est pas à l’ordre du jour : « j’ai lu que le règlement fixait l’âge maximal à 50 ans. Bon, ça me laisse neuf ans ! », plaisante-t-il.
« Sincèrement, l’âge n’est qu’un chiffre. Ce qui compte, c’est le mental et la condition physique. Et les deux sont excellents. Je suis compétitif, je peux viser des victoires. Tant que ce sera le cas, je continuerai, car c’est ce que j’aime le plus au monde. » Preuve que même à 41 ans, un champion reste un atout précieux quand il allie talent et expérience. La saison 2026 s’annonce comme le début d’un nouveau chapitre passionnant pour l’Espagnol.