MotoGP : Marc Marquez et le karma ? En Indonésie, il était pour Marco Bezzecchi

L’histoire a un sens de l’ironie que seul le MotoGP sait offrir. Il y a deux ans, Marco Bezzecchi s’était jeté sur les micros à Valence pour traiter Marc Marquez de « pilote le plus sale du paddock », accusant les commissaires de fermer les yeux sur ses manœuvres. Aujourd’hui, c’est lui qui a expédié le champion du monde au tapis, blessé à l’épaule, contraint de manquer deux Grands Prix… et c’est lui qui doit venir s’excuser.

Retour en arrière : Valence 2023. Troisième virage. Marquez touche Bezzecchi, qui finit dans le gravier. L’Italien explose : « Marquez a décidé de mettre fin à ma course… Les commissaires ne le punissent jamais. C’est le pilote le plus sale du MotoGP. »

Non content d’attaquer publiquement, Bezzecchi débarque au camion de Marquez, le confronte et tente d’obtenir une sanction. Sans succès. Marquez, lui, reste froid, presque paternel :

« Je ne perdrai pas de temps avec Bezzecchi… Il regrettera ses mots quand il sera plus mûr. »

Indonésie 2025… Même scène, mais inversée. Bezzecchi percute Marquez dès les premiers virages. Cette fois, pas de grandes tirades contre les commissaires, juste des excuses répétées, dans le bac à graviers puis dans le box. Ducati remercie le pilote Aprilia pour son fair-play. Massimo Rivola s’incline aussi.

Le karma frappe Bezzecchi : deux ans après Valence, les rôles s’inversent dans un cruel retour du destin

Et Marquez ? Toujours blessé, épaule immobilisée, saison mise entre parenthèses… mais sans rancune publique. Au contraire, il appelle ses fans au calme : « s’il vous plaît, ne soyez pas rancuniers envers @marcobez72. Personne ne fait ça exprès. »

Cette scène vaut toutes les leçons de pilotage : le « bad boy » que Bezzecchi dénonçait s’avère plus classe que jamais. Là où lui s’était enflammé, Marquez choisit la hauteur. Pas de vengeance médiatique, pas d’humiliation. Juste la sérénité d’un septuple champion du monde MotoGP qui a tout gagné et n’a plus besoin de prouver sa valeur.

Chez Ducati, on protège le champion blessé mais on sait que cet incident fait tache, surtout avec une Aprilia qui tente de se poser en rivale sérieuse. Chez Aprilia, Rivola s’excuse, conscient que ce geste malheureux arrive au pire moment.

En 2023, Bezzecchi traitait Marquez de sale pilote intouchable. Deux ans plus tard, il est celui qui ruine la course — et la santé — du champion, obligé d’avaler sa fierté pour s’excuser. Pendant ce temps, Marquez répond avec une élégance glaciale. La vraie gifle n’est pas sur la piste : elle est morale.