Il y a six ans, Jorge Lorenzo quittait la scène MotoGP sur un goût d’inachevé. Le Majorquin, triple champion du monde MotoGP avec Yamaha, avait enfin dompté la bête rouge Ducati en 2018… juste avant de filer chez Honda, où il a vécu une retraite forcée et douloureuse. Aujourd’hui, à 38 ans, le « Spartiate » pourrait bien réapparaître dans le paddock. Mais cette fois, casque rangé et oreillette vissée, en coach personnel. Et la rumeur la plus insistante l’envoie auprès d’un autre talent au destin contrarié : Maverick Viñales.
« Consultant ou coach, peu importe comment vous voulez appeler ça. Je pense que je serais bon dans ce domaine aussi », lâche Lorenzo, faussement désinvolte.
Une manière élégante de dire qu’il a encore des leçons à donner… et peut-être un peu de revanche à prendre sur un milieu qui l’a souvent laissé sur sa faim. Car Lorenzo, en retraçant sa carrière, laisse filtrer un regret à peine voilé : celui d’avoir quitté Ducati trop tôt.
« J’aurais pu continuer avec Ducati et remporter au moins un autre championnat du monde… surtout après la blessure de Marquez. »
Un message à peine codé à Borgo Panigale : vous aviez la bonne pièce du puzzle, vous l’avez laissée partir.
Jorge Lorenzo : le respect pour Marquez, et un pari risqué avec Viñales ?
Et pourtant, l’homme qui lui a barré la route reste, selon lui, le meilleur pilote de tous les temps. « Marquez a toujours battu son coéquipier. Aucun coéquipier ne l’a jamais battu », rappelle-t-il sur Corsedimoto. Même diminué physiquement depuis 2020, l’Espagnol reste pour Lorenzo « le plus fort de la catégorie ». Une déclaration qui, dans un paddock où certains veulent déjà enterrer Marquez après sa nouvelle blessure, sonne comme une profession de foi.
Si la rumeur se confirme, Lorenzo pourrait devenir le nouvel atout de Maverick Viñales, un pilote aussi doué qu’inconstant, passé par Yamaha, Aprilia et désormais KTM sans jamais concrétiser son talent en titre mondial. Le Majorquin sait ce que c’est que d’apprivoiser une moto capricieuse, de plier sans rompre, de renaître avec un nouveau projet. Mais il sait aussi que le mental fait la différence à ce niveau — un domaine où Viñales a souvent flanché.
Un retour de Lorenzo sous cette forme aurait un goût piquant : l’ex-ennemi juré de Marquez qui revient pour aider un autre Espagnol à se réinventer… tout en continuant à régler ses comptes avec son propre passé.