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Miguel Oliveira

À l’heure où sa carrière en MotoGP touche à sa fin, Miguel Oliveira se livre avec lucidité. Fier de son parcours, le pilote portugais ne cache pas une certaine frustration sur la manière dont le destin et les décisions stratégiques ont parfois contrarié ses ambitions. Mais une nouvelle aventure l’attend : le World Superbike avec BMW, où il remplacera la superstar turque Toprak Razgatlioglu dès 2026.

Invité de l’émission Gear Up en marge du Grand Prix d’Indonésie, Miguel Oliveira a fait le point sur son passage en MotoGP :

« Je suis très fier, bien sûr, car tant que vous n’avez pas raccroché les gants, vous n’avez pas vraiment le temps de voir ce que vous avez fait. Mais c’est vrai qu’en MotoGP, ce temps de réflexion est arrivé un peu plus tôt que prévu. »

En sept saisons, Oliveira a remporté cinq victoires en Grand Prix, après avoir également brillé en Moto3 et Moto2. Peu de pilotes peuvent revendiquer ce palmarès, et le Portugais en est bien conscient :

« Peu de pilotes MotoGP peuvent se vanter d’avoir remporté des courses. J’ai gagné en Moto3, en Moto2 et en MotoGP. J’en suis donc fier. »

Miguel Oliveira

Miguel Oliveira : « le timing n’a pas toujours été idéal »

Mais ce sentiment de fierté s’accompagne aussi d’un constat amer. Après un passage prometteur chez Tech3 KTM, puis une saison dans l’équipe d’usine, Miguel a dû naviguer entre des projets complexes, notamment chez RNF Aprilia, TrackHouse puis plus récemment Pramac Yamaha, sans jamais retrouver la régularité de ses débuts.

« Je pense que les moments où j’ai rejoint certains projets n’étaient peut-être pas idéaux. Mais aussi, cinq pour cent de chance n’ont pas été de mon côté depuis que j’ai rejoint le MotoGP en 2019 jusqu’à maintenant. »

Blessures, manque de compétitivité, décisions tardives des constructeurs… rien n’a aidé Oliveira à retrouver son statut de vainqueur. Malgré tout, il préfère retenir le positif :

« Je suis fier de la façon dont je me suis comporté dans le paddock et dans les équipes. Je me suis lié d’amitié avec beaucoup de gens et j’ai toujours eu un impact positif sur tous ceux qui ont appris à me connaître. »

C’est désormais officiel : Oliveira rejoint BMW en WorldSBK pour remplacer Toprak Razgatlioglu à partir de 2026. Une décision logique, après avoir perdu son guidon chez Pramac au profit du Turc, champion du monde Superbike.

Selon GPOne, aucun obstacle contractuel ne l’empêchera de commencer les essais dès la fin de saison : « Il pourra essayer la BMW dès la fin du week-end de Valence » entend-on du côté de Yamaha.

Ce feu vert devrait lui permettre de préparer au mieux sa transition vers une catégorie très différente mais riche de défis, où l’attendent également son futur équipier Danilo Petrucci et d’autres anciens de MotoGP.

Malgré ce changement de discipline, Oliveira pourrait conserver un lien avec le MotoGP : Aprilia, son ancien employeur, souhaite l’intégrer comme pilote d’essai. Une double casquette qui pourrait enrichir l’expérience de l’homme aux cinq victoires. Seule ombre au tableau : l’approbation de BMW sera nécessaire, et si aucune décision officielle n’a encore été prise sur ce point, la tendance va vers un refus catégorique et somme toute logique.

Si le palmarès d‘Oliveira ne reflète pas tout son potentiel, le respect dont il jouit dans le paddock est réel. Compétiteur discret mais redoutable, il a toujours gardé la tête haute, malgré les blessures et les projets mal ficelés.

À 30 ans, un nouveau défi s’ouvre à lui. Et s’il est un peu tôt pour parler de renaissance, Miguel Oliveira sait que le meilleur reste peut-être à venir — cette fois, au guidon d’une superbike bavaroise.

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