Le vétéran australien de Pramac-Yamaha Jack Miller ne cache pas son enthousiasme à l’idée de faire équipe avec Toprak Razgatlioglu en 2026. Mais il le prévient : réussir en MotoGP, ce n’est pas qu’une question de talent.
Jack Miller, 30 ans, a prolongé son aventure en MotoGP pour une saison de plus, et pas avec n’importe qui à ses côtés. En 2026, il partagera le box Pramac avec Toprak Razgatlioglu, fraîchement couronné en World Superbike. Le Turc, surnommé « l’acrobate du freinage », débarque dans la cour des très grands avec un pedigree déjà impressionnant — mais aussi une équation complexe à résoudre : comment transposer un talent brut du WSBK à l’univers impitoyable du MotoGP ?
« J’ai hâte de voir ce que Toprak est capable de faire. C’est quelqu’un de fantastique. À chaque fois qu’il vient en MotoGP, il vient nous saluer », confie Miller à Speedweek. « J’apprécie son caractère. Et j’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a accompli en Superbike. »
Jack Miller le sait : transposer son style spectaculaire à une Yamaha MotoGP, aussi capricieuse soit-elle, ne sera pas simple pour Razgatlioglu. Mais il croit en sa méthode :
« Il a une équipe solide en Turquie, avec Kenan Sofuoglu et d’autres jeunes pilotes. Il a la bonne éthique de travail et énormément de talent. Il a tous les atouts pour réussir. »
Jack Miller : « il y a beaucoup de jours difficiles en MotoGP, on ne s’en rend pas toujours compte »
Et pourtant, Miller n’oublie pas l’essentiel : en MotoGP, la marge d’erreur est microscopique. Et les échecs… brutaux.
« Ce n’est pas facile de progresser immédiatement, et cela peut vraiment miner la confiance en soi. Il y a beaucoup de jours difficiles — on ne s’en rend pas toujours compte. Il faut de la persévérance. »
La venue de Toprak soulève une autre question : peut-on réussir en MotoGP sans passer par le moule Moto3–Moto2–MotoGP, devenu la norme ? Miller répond avec franchise :
« Je n’ai pas fait la Rookies Cup ni le Moto2, mais j’ai roulé en Moto3. Je suis peut-être le dernier à ne pas avoir suivi cette voie classique. Je suis arrivé d’Australie, j’ai roulé dans le championnat espagnol et fait quelques wild-cards. On a tout fait pour atteindre le Championnat du monde moto le plus vite possible. »
Toprak Razgatlioglu, 29 ans en octobre, n’a plus rien à prouver en Superbike. Mais le défi MotoGP reste un saut dans l’inconnu, avec la Yamaha satellite comme tremplin. Miller, lucide, se tient prêt à l’épauler — tout en observant de près.
« Ce sera passionnant de voir s’il parvient à transposer tout cela en MotoGP. Il est capable de choses exceptionnelles sur cette moto. »
Une collaboration à suivre de très près en 2026. Et qui pourrait bien pimenter l’écurie Pramac comme jamais auparavant.