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Davide Tardozzi

C’est un Pecco Bagnaia abattu, presque résigné, qui a quitté Phillip Island après un nouveau week-end cauchemardesque. L’Italien, triple champion du monde et figure de Ducati, ne cache plus sa détresse. À ses côtés, Davide Tardozzi, directeur sportif de l’équipe, tente de garder le cap, entre inquiétude et loyauté absolue envers son pilote : « l’idée est d’aider Pecco, c’est le seul que nous avons. »

Après un début de saison fragile, Bagnaia s’est effondré depuis l’été. Jusqu’à Brno, il cumulait 213 points, soit une moyenne de 17,7 points par week-end. Depuis l’Autriche, la chute est vertigineuse : seulement 60 points en sept courses, à peine 8,7 par week-end.

Lui-même peine à expliquer ce naufrage :

« Nous pensions avoir trouvé le bon équilibre après les essais de Misano, à tel point qu’au Japon tout s’est bien passé. J’ai enfin pu piloter ma moto comme toujours. Mais ce qui s’est passé ensuite est inacceptable et presque indescriptible, car on part d’une moto qui, théoriquement, est celle qui a gagné le week-end précédent, et on ne peut absolument pas attaquer. »

Ces mots sonnent comme un cri d’impuissance. Bagnaia ne se reconnaît plus. Ni dans son style, ni dans ses sensations, ni dans les résultats. Le champion n’est plus qu’un pilote en perdition.

Face à cette spirale négative, Davide Tardozzi, d’ordinaire mesuré, laisse transparaître l’urgence. « L’idée est d’aider Pecco, c’est le seul que nous avons », lâche-t-il, lucide mais inquiet. Et d’ajouter : « nous savons que la concurrence a grandi, comme Aprilia, mais aussi les autres marques. »

Pecco Bagnaia

Davide Tardozzi : « nous allons essayer quelque chose pour Sepang avec Pecco Bagnaia »

Derrière la diplomatie, la réalité est brutale : Ducati a perdu son repère. Le champion qu’elle a bâti et protégé vacille, au moment même où Aprilia et KTM multiplient les podiums et où Yamaha et Honda retrouvent de la vigueur.

Interrogé sur une éventuelle rupture entre Bagnaia et son équipe, Tardozzi dément fermement :

« Non, j’ai fini de parler avec Pecco il y a à peine dix minutes. Nous avons quelques idées. Nous allons essayer quelque chose pour Sepang. Je ne peux pas vous dire si nous trouverons une solution, mais j’ai une grande confiance en nos techniciens et en Pecco. »

Bagnaia parle de “donner 100 %” à chaque course. Mais ces 100 % ne produisent plus les mêmes effets. « Au Japon, 100 % consistait à gagner la course. Ici, c’était se battre pour le top 10 », confie-t-il, fataliste.

La Ducati championne du monde est devenue capricieuse, instable, voire méconnaissable. Et le pire, c’est que personne, pas même le pilote, ne semble comprendre pourquoi.

Dans cette tempête, Tardozzi joue le rôle du dernier rempart. Fidèle, protecteur, mais conscient que son champion n’a plus le moral, ni la direction.

Le manager l’a dit sans détour : Pecco reste l’homme sur lequel Ducati doit miser. Mais dans le paddock, le doute s’installe : si Bagnaia ne retrouve pas la lumière, Ducati risque de payer très cher son aveuglement technologique et psychologique. L’ère du contrôle total semble bel et bien terminée.

Davide Tardozzi

MotoGP, Australie J3 : classement

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