L’équipe VR46 de Valentino Rossi s’apprête à boucler la saison MotoGP 2025 à une solide troisième place au classement des équipes. Sur le papier, un résultat respectable. Mais pour beaucoup, y compris chez Liberty Media et Dorna, c’est trop peu pour une structure censée incarner la passion, l’aura et la renaissance italienne du MotoGP.
Malgré une machine ultra-compétitive, la Ducati GP25, l’équipe n’a toujours aucune victoire à son actif cette année, ni en Sprint ni en Grand Prix. Deux succès pour Alex Marquez, une pour Fermin Aldeguer — mais aucune sous les couleurs VR46.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 11 podiums au total, mais aucun triomphe. Ce sera la troisième saison en quatre ans sans victoire, un contraste flagrant avec la domination globale de Ducati. Autrement dit : le potentiel est là, mais le feu sacré semble éteint.
Derrière cette stagnation se cache un malaise plus profond. Selon El Periódico, Valentino Rossi lui-même serait de moins en moins impliqué dans son équipe.
Depuis sa retraite fin 2021, « Il Dottore » a troqué les paddocks MotoGP pour les circuits GT3 du Championnat du monde d’endurance automobile.
Rossi s’est rendu à Jakarta pour un événement avec le sponsor Pertamina, puis est immédiatement rentré en Italie sans assister au Grand Prix d’Indonésie.
Une absence répétée qui ne passe pas inaperçue. Dorna et Liberty Media, propriétaires du MotoGP, auraient espéré que la légende italienne reste un ambassadeur actif, un visage visible du championnat. Au lieu de cela, VR46 tourne en pilote automatique.
Liberty et Dorna vs Valentino Rossi : « nous voulons des propriétaires impliqués »
Du côté des organisateurs, le message est clair. Dorna ne veut plus de noms célèbres déconnectés de la vie du paddock.
La prochaine fois qu’un grand athlète souhaitera acheter une équipe, les dirigeants veilleront à ce qu’il s’investisse personnellement.
Un avertissement à peine voilé, alors que des stars comme Max Verstappen ou Lewis Hamilton se sont déjà montrées intéressées par un projet MotoGP — sans qu’aucune équipe, pour l’instant, n’ait ouvert la porte.
Toujours selon El Periódico, Rossi envisagerait désormais de vendre 20 % du capital de son équipe. L’écurie, achetée pour près de 3 millions d’euros, aurait vu sa valorisation exploser. Une cession partielle pourrait lui rapporter près de 6 millions d’euros, alors que la valeur globale de VR46 serait dix fois supérieure à l’investissement initial.
À titre de comparaison, Guenther Steiner, ex-directeur de Haas F1, a récemment déboursé près de 25 millions d’euros pour racheter l’équipe Tech3. Le MotoGP attire, et les écuries deviennent de véritables actifs financiers.
Valentino Rossi a bâti son empire sur la passion et la performance. Aujourd’hui, VR46 ressemble davantage à un investissement rentable qu’à un projet sportif incarné.
VR46 reste une belle entreprise, mais n’est pas devenue le phénomène médiatique espéré. Le manque d’implication de Valentino Rossi est une préoccupation majeure pour Dorna et Liberty Media. Quelle mesure Dorna/Liberty pourrait-elle mettre en place pour encourager l’engagement des propriétaires-célébrités ? Introduire des clauses contractuelles d’assiduité (présence minimale aux GP), ou offrir des incitations financières (bonus) liées à la visibilité promotionnelle générée par leur présence ?