Le célèbre ingénieur Ramon Forcada était l’invité de la nouvelle émission Duralavita, où il a livré son analyse sans filtre du Grand Prix d’Australie MotoGP 2025. L’événement marquant du week-end fut la première victoire de Raul Fernandez dans la catégorie reine — un triomphe qui, selon lui, symbolise la montée en puissance d’Aprilia face à une Ducati en perte de repères.
Forcada n’a d’abord pas tari d’éloges sur la performance du pilote espagnol :
« En vérité, Raul avait déjà trouvé son rythme. Pas sur la longue course, mais il réalisait de très bonnes courses. Ils ont modifié les réglages, et il semble que ça lui ait plu, et ça s’est très bien passé. »
Il rappelle que Fernandez avait déjà montré les dents en Indonésie :
« Il avait fait une très bonne course en Indonésie. Souvenez-vous, il n’y avait que deux Aprilia, sans remplaçants, et au sprint, ils sont tous les deux montés sur le podium, ce qui est très bien. »
Mais pour Forcada, la victoire de Phillip Island a révélé une maturité nouvelle :
« Raul a la vitesse, il l’avait déjà prouvée. Le problème, c’était la confiance, un peu de rythme. Ce qu’il a fait a été extrêmement difficile, car c’est une chose d’être là, au sprint, mais une autre de prendre la tête seul, creuser l’écart sans une seule erreur. Il l’a fait parfaitement. »
Le technicien espagnol a aussi souligné la baisse de régime de Ducati, incapable de placer Pecco Bagnaia dans les points en Australie :
« Ducati, évidemment, a fait son travail, mais elle n’a plus les concessions. Elle est passée de six motos devant à certaines courses, les six premières en première ligne, à des difficultés. Pourquoi ? Parce que les autres ont progressé. »
Ramon Forcada : « les essais de Valence sont très importants »
Selon lui, le système de concessions a parfaitement rempli son rôle : il a rééquilibré le plateau et relancé la compétition.
Forcada, fidèle observateur du MotoGP depuis des décennies, voit un tournant historique se profiler :
« Nous pensions qu’après le titre de Marc, la situation serait ennuyeuse. Il ne restait plus qu’à voir qui finirait deuxième, mais nous avions tort. »
Et d’ajouter : « je pense que le championnat du monde peut être divisé en trois parties : l’ère Ducati, où toutes les Ducati allaient bien, puis l’ère Marc, avec ses victoires en série, tandis que les autres souffraient. Et maintenant, voyons si après l’accident de Marc, viendra l’ère Aprilia ou l’ère post-Marc. Nous verrons qui prendra les rênes. »
Enfin, Forcada a mis en avant l’importance capitale des tests de Valence, qui détermineront les équilibres techniques de 2026 :
« Les essais de Valence sont très importants. Le moteur sera gelé, mais Ducati travaille déjà sur toute la moto. On verra ce qu’ils proposeront, les chronos et comment tout se déroulera. »
Particularité cette année : aucun grand mouvement de pilotes, mais beaucoup de travail technique :
« Normalement, à Valence, il y a toujours un pilote en noir, celui-ci part avec Ducati, celui-là avec Honda… Mais cette année, ce sera la première fois sans changement. Pourtant, il y aura des choses très intéressantes sur le plan technique pour toutes les marques. »
Entre la renaissance d’Aprilia, la chute de Ducati et un championnat plus ouvert que jamais, Ramon Forcada annonce un MotoGP en pleine mutation. Il anticipe que la période post-Marquez verra Aprilia tenter de prendre les rênes. Si Aprilia devient la nouvelle référence technique, le développement de la GP26 sera le plus grand défi pour Ducati.
7th different win of the season ✌️ What a day for @25RaulFernandez! #AustralianGP 🇦🇺 pic.twitter.com/kf8SdyqOkq
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) October 19, 2025






























