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Pecco Bagnaia

Francesco “Pecco” Bagnaia aborde le Grand Prix de Malaisie dans la tourmente. Après un enchaînement catastrophique depuis Motegi — une seule arrivée solide en quatre courses — le double champion du monde MotoGP cherche désespérément à comprendre une moto devenue imprévisible. « Le problème, c’est le réglage », admet-il sans détour. « Je n’arrivais plus à ressentir l’avant, ni au freinage, ni dans les virages. On a essayé d’ajuster, mais rien n’a fonctionné. »

Le mal est profond. Même au sein du clan Ducati, on ne parle plus d’un simple “mauvais feeling”, mais d’un souci de comportement récurrent de la Desmosedici GP25. « Au début de la saison, j’étais le seul à me plaindre », confie Bagnaia. « Maintenant, Franco Morbidelli ressent la même chose. Si plusieurs d’entre nous ont ce problème, cela pourrait devenir un vrai casse-tête pour Ducati. »

À la veille du week-end malais, Bagnaia n’élude rien : « Oui, j’ai fait des erreurs. Dans certaines situations, j’aurais pu faire plus, mais ce n’est pas facile quand tu es en difficulté. »

Un aveu rare pour un double champion du monde souvent maître de son discours. La lucidité semble désormais remplacer la certitude : « Nous avons compris que ce n’est pas une question d’adaptation, mais de fonctionnement. »

Même Valentino Rossi, mentor et figure de référence, s’est récemment interrogé sur les difficultés de son ancien protégé : « Il s’attend à ce que je revienne devant, mais lui non plus ne comprend pas ce qui se passe. » De quoi alimenter la tension dans le clan Ducati, déjà orphelin de Marc Marquez, forfait après sa chute en Indonésie.

MotoGP 2025. Grand Prix de Malaisie. Pecco Bagnaia et le mystère Ducati : « Ce n'est pas une question d'adaptation, c'est vraiment une question de fonctionnement. »

Pecco Bagnaia : « je veux profiter du week-end et retrouver le plaisir de piloter »

Sepang reste pour Bagnaia une terre de réussite : vainqueur ici en 2022 et 2024, il espère que la configuration fluide du tracé malais l’aidera à “retrouver des sensations”.

« Le tracé est incroyable, j’adore rouler ici, même si la chaleur est écrasante. Je veux profiter du week-end et retrouver le plaisir de piloter. »

Lors des essais hivernaux, il avait été parmi les plus rapides, avec un excellent rythme long. Ce souvenir pourrait être sa bouée de sauvetage : « En février, j’étais compétitif ici. Si je retrouve ce feeling, tout redeviendra plus simple. »

Mais avec Bezzecchi et Raul Fernandez sur une Aprilia en pleine ascension, et Ducati privée de podium en Australie pour la première fois depuis l’ère sprint, le champion italien ne peut plus se permettre un faux pas. À Sepang, plus qu’une course, c’est sa crédibilité de leader qu’il doit sauver.

Toujours sans filtre, Carlo Pernat a livré de son côté une analyse tranchante sur la crise rouge :

« Ducati a perdu le fil en voulant tout dominer. Ils ont développé une moto si complexe qu’elle en devient instable. Quand tu changes trop de choses à la fois, même un double champion du monde se perd. »

Pour le manager génois, la responsabilité dépasse largement le pilote :

« Pecco n’est pas en crise personnelle, il est victime d’une machine qu’il ne comprend plus. Ducati a voulu montrer à Marquez, à Martin et au monde entier qu’ils pouvaient tout contrôler. Résultat : ils ont fragilisé leur base. »

Pernat met aussi en garde contre le danger de l’excès de puissance interne chez Ducati :

« Quand tu as autant de pilotes d’usine déguisés en privés, la hiérarchie explose. Aujourd’hui, Ducati ne sait plus à qui donner la priorité. C’est le prix du succès. »

Un constat amer pour une marque qui, il y a encore un an, semblait intouchable. À Sepang, le “capitaine” Pecco Bagnaia devra non seulement défendre sa saison, mais peut-être aussi réaffirmer son autorité dans une armada qui s’effrite en MotoGP.

Pecco Bagnaia n'est pas le seul à avoir actuellement des problèmes avec la Ducati Desmosedici

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