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KTM

Le séisme KTM continue de secouer le paddock et l’industrie européenne. Après des mois de crise et de dettes colossales, le constructeur autrichien passe officiellement sous contrôle indien. La Commission autrichienne des OPA vient de donner son feu vert à Bajaj Auto, ouvrant la voie à une prise de pouvoir sans offre publique d’achat. Et son nouveau patron, Rajiv Bajaj, n’a pas mâché ses mots : selon lui, “la cupidité a été la cause de leur chute.

Dans une interview explosive accordée à Speedweek, Bajaj a directement pointé du doigt l’ancienne direction de KTM :

« J’ai appris au cours de ma carrière que la cupidité est la cause la plus fréquente de la chute d’une entreprise. Cela a été confirmé une fois de plus par KTM. La plupart des acteurs du secteur ont été choqués par la rapidité avec laquelle ce déclin s’est produit. »

Le dirigeant indien accuse l’équipe de Stefan Pierer, emblématique patron historique de la marque, d’avoir conduit KTM droit dans le mur par mauvaise gestion, surproduction et décisions “irresponsables”, notamment dans le segment des vélos.

« Nous avons contribué à ce qui a mal tourné. Mais en tant que partenaire minoritaire, nous n’avons pas pu l’empêcher », reconnaît Bajaj.

Avec 1,6 milliard d’euros de dettes accumulées et une injection de plus de 800 millions d’euros déjà engagée, Bajaj Auto détient désormais 76 % de Pierer Mobility AG, maison mère de KTM.

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Bajaj : « 99 % des employés de KTM n’étaient pas responsables des problèmes survenus »

Son plan de redressement est clair : réduction des coûts, optimisation logistique et recentrage sur le client.

« Nous avons désormais une équipe formidable à la barre, un bon mélange d’anciens et de nouveaux collaborateurs. J’ai pleinement confiance en leurs compétences », affirme Bajaj.

Selon Speedweek, le groupe prévoit 300 millions d’euros d’économies, en réduisant notamment les dépenses “50 % trop élevées” dans le marketing, la gestion et le développement.

Autre décision forte : la production de GASGAS sera délocalisée d’Espagne vers l’Autriche, un choix stratégique pour concentrer les capacités industrielles. Bajaj promet toutefois que l’emploi à Mattighofen ne sera pas significativement affecté.

Il veut surtout remettre KTM sur des bases solides, fondées sur la qualité, la discipline industrielle et la satisfaction client, valeurs que le patron indien considère comme essentielles pour “rétablir la rentabilité et l’honneur d’une marque mythique”.

Après des années de domination sportive mais de chaos économique, KTM entre dans une nouvelle ère. Bajaj veut en finir avec l’arrogance financière et les dérives de gestion :

« 99 % des employés de KTM n’étaient pas responsables des problèmes survenus », rappelle-t-il.

« Les erreurs venaient d’en haut. Mais nous avons désormais une direction qui comprend l’équilibre entre passion et responsabilité. »

L’homme d’affaires indien résume ainsi son credo : moins de bling, plus de rigueur. Sous sa houlette, KTM pourrait bien redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un constructeur audacieux, performant et rentable.

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