Le feuilleton Ducati continue d’animer le paddock. Avec Marc Marquez blessé jusqu’au début 2026, la marque italienne doit trouver un remplaçant pour les deux dernières courses de la saison, ainsi que les essais de Valence. Et le nom qui revient avec insistance est celui de Nicolò Bulega, vice-champion du monde Superbike 2025… mais pas encore prêt à sauter dans le grand bain MotoGP sans garanties.
Dès l’annonce de l’indisponibilité de Marquez, Ducati a tenté une première approche pour faire rouler Bulega au Grand Prix de Malaisie. L’Italien a décliné, convaincu qu’une seule apparition ne lui serait pas bénéfique. En privé, il craint surtout qu’une mauvaise prestation ne laisse une marque indélébile sur son avenir en catégorie reine.
Car remplacer un pilote de la stature de Marquez, c’est accepter d’être jugé à l’aune d’un nonuple champion du monde. Et ce défi, Bulega le sait : il peut faire décoller une carrière… comme la briser.
Ducati a insisté et Bulega a accepté… mais pas à n’importe quelles conditions. Si son refus pour Sepang semblait ferme, sa position a évolué. Bulega est désormais prêt à remplacer Marquez, à condition d’avoir un test préalable sur la Desmosedici GP25 pour ne pas se lancer à l’aveugle. Ducati a rapidement validé cette exigence : le test aura lieu le 31 octobre à Jerez.

« Nicolò Bulega veut être prêt au maximum pour éviter de faire mauvaise impression »
Le directeur sportif de Ducati Corse, Mauro Grassilli, l’a confirmé à Sky Sport : « Nicolò est impatient de courir avec la Ducati MotoGP, mais il veut être prêt au maximum pour éviter de faire mauvaise impression. »
L’objectif du constructeur est clair : aligner Bulega à Portimão et Valence, si le test apporte les garanties nécessaires.
La GP25 représente un univers totalement différent de la Panigale WSBK : nouvelles caractéristiques moteur, aérodynamique plus complexe, systèmes électroniques plus poussés, pneumatiques Michelin au lieu de Pirelli. Pour Bulega, tout sera à réapprendre.
Face aux doutes du jeune Italien, Michele Pirro, pilote d’essai Ducati et intérimaire actuel de Marquez, a tenu à le rassurer au micro de*Moto.It :
« Pour l’instant, on verra. Je ferai ma part, il n’y a pas lieu de se précipiter, car, finalement, le MotoGP n’est pas facile. Il faut laisser le temps au temps, car tous ceux qui sont arrivés l’ont eu. »
Et Pirro prévient immédiatement de ne pas tomber dans le piège des comparaisons historiques :
« Ce que nous avons vu Bayliss faire en 2006 fait partie de l’histoire, mais pour l’instant, je pense que c’est quelque chose d’un peu irremplaçable. »
Si Ducati confirme son engagement sur deux Grands Prix, Bulega arrivera directement sur la piste de Ricardo Tormo pour défendre ses chances. Mais l’Italien doit déjà se projeter sur 2026, où il aura la mission de remporter le titre Superbike, un rôle de pilote d’essai MotoGP avec un futur potentiellement ouvert vers la catégorie reine. Autant dire que le moindre faux pas pourrait peser lourd.
Entre peur de brûler les ailes et envie irrésistible de toucher au sommet, Nicolò Bulega se trouve au carrefour le plus important de sa carrière. S’il brille à Jerez, il roulera en MotoGP devant le monde entier. S’il trébuche… Ducati pourrait lui fermer la porte avant même qu’elle ne soit totalement ouverte.
La décision tombera ce 31 octobre. Et à cet instant, le destin de Bulega changera peut-être à jamais.































