La Malaisie nous a offert le grésillement des moteurs, la sueur et l’adrénaline. Mais ce dimanche, le spectacle a basculé vers l’inacceptable : un accident terrifiant entre Rueda et Dettwiler dans le tour de mise en grille, le drapeau rouge brandi dans la panique… et pourtant, quelques minutes plus tard, on relance la course comme si de rien n’était. À un moment, il faut poser la question qui dérange : jusqu’où ira-t-on pour que le show continue ?
Un contact violent, un pilote inerte, une intervention médicale urgente… Le genre de scène qui rappelle que le Moto3 n’est pas un terrain de jeu, mais une discipline où un seul mauvais angle peut briser une vie.
Et pendant que l’hélicoptère se prépare et que les équipes retiennent leur souffle… On comprend des officiels qu’il faut reprendre le programme à l’heure. Comme si un corps au sol n’était qu’un contretemps logistique. Quelques minutes plus tard, feu vert : la direction donne l’ordre de relancer la course. Et c’est là que le débat se déchaîne.
Soyons clairs : le Moto3 est la catégorie la plus dangereuse du championnat. De jeunes pilotes, des pelotons ultra-denses, des suceurs d’aspiration à 200 km/h, des protections encore insuffisantes… la recette est explosive. Et pourtant, dans le camion de la direction de course, c’est la montre qui décide.
On respecte les diffuseurs. On respecte le calendrier. On minimise les risques mais on oublie trop vite : le danger n’est pas une statistique, c’est couru par un être humain.
💔 El accidente de Jose Antonio Rueda con Noah Dettwiler.
No entiendo cómo después de algo así se puede llegar a correr una carrera.
Desde aquí solamente quiero mandar mi mas sincero cariño la familia de los dos pilotos, espero que salga todo bien.🤞🏽pic.twitter.com/iNe3oCmi3g
— Pole (@SrPole_) October 26, 2025
L’éternelle équation cynique insolvable est réapparue en Malaisie : sécurité vs show
On aimerait entendre Dorna tonner : « une seule vie en danger vaut plus qu’une course. » On aimerait que les directeurs de course aient le cran de dire : « Stop, on ne prend plus de risques aujourd’hui. »
Au lieu de ça, on a vu : une grille reformée, un restart expédié, un peloton encore plus nerveux et une pression multipliée par dix. Faire repartir 30 adolescents dopés à l’adrénaline juste après un choc majeur… comment peut-on considérer que c’est une décision responsable ?
Une réponse ? : non, cette course n’aurait jamais dû reprendre. Pas par idéologie. Pas par peur. Mais par respect. Respect pour celui qui ne pouvait pas continuer. Respect pour les familles qui regardent. Respect pour tous ces gamins qui veulent devenir héros. La sécurité ne doit pas être une variable d’ajustement du spectacle.
Le MotoGP aime dire qu’il progresse, qu’il protège mieux ses pilotes. Très bien. Alors qu’il le prouve quand ça compte vraiment. Parce qu’à force de jouer avec la limite…Un jour, elle ne pardonnera plus. Si un doute existe — un seul — la course doit céder. Et en Malaisie, ce doute était énorme.
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