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KTM

Un véritable séisme secoue le monde du deux-roues : le groupe indien Bajaj détient désormais une participation majoritaire dans KTM, après avoir racheté les parts restantes de Stefan Pierer. Ce bouleversement du capital pourrait remettre en cause la présence de la marque autrichienne en MotoGP, où elle peine à retrouver son éclat face à Ducati, Aprilia, Honda et Yamaha.

Les autorités financières autrichiennes ont donné leur feu vert au rachat des parts de Pierer dans Pierer Bajaj, à la suite d’un accord de 674 millions de livres sterling signé en mai dernier. L’entité issue de cette fusion sera bientôt rebaptisée Bajaj Mobility, effaçant toute trace de la direction historique autrichienne.

Mais le changement de nom n’est que la partie visible d’une restructuration bien plus radicale.

Rajiv Bajaj, PDG de Bajaj Auto, a clairement annoncé la couleur : des réductions d’effectifs sont à prévoir, ainsi qu’une coupure drastique des coûts chez KTM.

Selon lui, l’objectif est de réduire les dépenses de moitié, en ciblant les postes de R&D, de marketing et de direction. Un coup de frein brutal pour une entreprise dont la compétitivité en MotoGP reposait justement sur son agressivité technique et son innovation permanente.

Ces annonces ont immédiatement fait naître des doutes quant à la viabilité du programme MotoGP de KTM. D’après MotoMatters, la conséquence la plus probable de cette politique d’austérité serait la vente pure et simple de KTM Racing, structure déjà juridiquement indépendante de la maison mère.

Une source proche du dossier affirme que « le MotoGP ne fait pas partie du cœur d’activité que Bajaj souhaite développer », laissant penser que la compétition pourrait être sacrifiée au nom de la rentabilité.

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Red Bull, candidat naturel au rachat du team officiel KTM ?

Dans les paddocks, un nom revient avec insistance pour sauver la situation : Red Bull.

Partenaire historique et sponsor principal de KTM, Red Bull GmbH pourrait se positionner pour racheter l’écurie MotoGP si celle-ci était mise sur le marché.

La marque autrichienne de boissons énergisantes a déjà démontré son savoir-faire dans le sport mécanique : elle avait repris Jaguar F1 en 2005 pour fonder Red Bull Racing, aujourd’hui sextuple champion du monde constructeurs et détenteur de huit titres pilotes.

Un scénario similaire dans le monde du MotoGP ne serait donc pas improbable : Red Bull KTM Factory Racing pourrait devenir Red Bull Racing MotoGP, prolongeant la domination de la marque sur deux fronts — la Formule 1 et le MotoGP.

En cas de cession, des constructeurs chinois pourraient également s’intéresser à KTM Racing, notamment pour s’implanter en MotoGP via une structure déjà établie.

Quant à BMW, souvent cité dans les rumeurs, un rachat de KTM pour enfin entrer en MotoGP paraît hautement improbable selon les analystes, la marque allemande privilégiant toujours la catégorie Superbike.

Lors de la crise financière de KTM en 2024, la firme autrichienne avait été placée sous administration judiciaire. À l’époque, Red Bull figurait déjà parmi les acheteurs potentiels, avec une offre estimée entre 50 et 100 millions de livres sterling pour sauver l’écurie MotoGP.

Finalement, c’est Bajaj qui avait orchestré un sauvetage express — mais aujourd’hui, les rôles semblent s’inverser : Red Bull pourrait devenir le repreneur d’un KTM Racing affaibli, pendant que Bajaj recentre son empire sur la production industrielle et les marchés émergents.

Avec la sortie de Stefan Pierer et la montée en puissance de Bajaj, KTM tourne une page majeure de son histoire. L’avenir de son programme MotoGP, autrefois symbole de sa fierté technologique, semble suspendu à une question :

Bajaj voudra-t-il encore financer la course ? Ou Red Bull prendra-t-il le relais pour préserver le rêve autrichien ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : le taureau orange est blessé, mais pas encore abattu.

Maverick Vinales KTM

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