Le paddock MotoGP se prépare à un changement historique. Lucio Cecchinello, désormais président de l’IRTA (l’association représentant les équipes privées), a confirmé la signature d’un accord majeur entre Dorna Sports et les six équipes indépendantes, assurant la stabilité du championnat jusqu’en 2031.
Ce nouveau pacte, qui couvrira la période 2027-2031, redéfinit profondément la structure du MotoGP — et met fin à la frontière entre équipes d’usine et satellites. Le patron de LCR est formel : une nouvelle ère s’ouvre pour les équipes indépendantes de MotoGP.
Dans une interview exclusive accordée à GPOne.com, Cecchinello, également patron a officialisé la nouvelle :
« Tous les détails des nouveaux contrats entre Dorna et les équipes indépendantes ont été finalisés. Les équipes ont formellement donné leur accord et accepté tous les détails. Je suis très fier que toutes les équipes aient décidé de continuer et que nous soyons parvenus à un accord avec Dorna. Le reste n’est plus qu’une formalité juridique. »
L’annonce marque la fin de plusieurs mois de négociations autour du modèle économique du MotoGP post-2026. Le texte scelle notamment la continuité des six structures indépendantes actuelles, tout en adaptant leurs droits et obligations à la future réglementation des moteurs 850 cc prévue pour 2027.

Lucio Cecchinello annonce la fin du statut “satellite” : une révolution structurelle
L’un des changements les plus significatifs introduits par le nouvel accord est la disparition de la distinction entre équipes d’usine et équipes satellites. À partir de 2027, toutes seront simplement désignées comme des “équipes”, suivant le modèle de gouvernance de la Formule 1.
« C’est exact, et c’est une bonne nouvelle pour nous. Toutes les équipes satellites existantes gagneront ainsi en importance », a expliqué Cecchinello.
Théoriquement, cette réforme ouvre la porte à un scénario inédit : des équipes capables de concevoir ou d’assembler leur propre moto, en achetant des châssis à des spécialistes comme Kalex ou Boscoscuro, et en y intégrant des moteurs de constructeurs partenaires.
Mais Cecchinello tempère immédiatement cette vision ambitieuse :
« En tant que directeur d’équipe et pilote passionné, je suis favorable à une telle idée ; j’y serais très favorable. Mais en réalité, aujourd’hui, quasiment aucune équipe ne possède les compétences et les ressources nécessaires pour construire un châssis et concevoir toute l’aérodynamique. »
En d’autres termes, le MotoGP ne basculera pas du jour au lendemain dans un modèle F1 bis — mais cette uniformisation du statut juridique ouvre la voie à plus d’autonomie et de reconnaissance pour les équipes privées.
Lucio Cecchinello, qui a succédé à Hervé Poncharal à la présidence de l’IRTA en juin, découvre la réalité exigeante de cette fonction :
« Heureusement, depuis le début des Grands Prix européens de cette saison, je dors à nouveau dans le paddock car on m’a attribué une chambre de pilote. Cela me fait gagner au moins une heure et demie par jour que je passais auparavant à faire l’aller-retour entre l’hôtel et le circuit. »
Un aveu qui illustre le niveau d’engagement total requis par ce rôle. L’ancien pilote italien rend aussi hommage à son prédécesseur :
« J’admire désormais Hervé Poncharal, qui a brillamment exercé cette fonction pendant 20 ans. »
Avec cet accord, l’IRTA et Dorna assurent la stabilité contractuelle du MotoGP jusqu’en 2031. Cette base commune entre équipes d’usine et indépendantes vise à garantir une plus grande équité compétitive et à renforcer la viabilité économique du championnat à long terme.
« Nous avons trouvé un équilibre. Ce modèle garantit que toutes les équipes — quelle que soit leur affiliation — soient reconnues à leur juste valeur. »
Alors que la discipline se prépare à l’entrée dans l’ère des 850 cc et des pneus Pirelli, ce nouveau contrat marque une étape charnière : le MotoGP se transforme, et les équipes privées ne seront plus des figurantes — mais des partenaires à part entière dans la compétition la plus rapide du monde.





























