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BMW

C’est une déclaration qui résonne comme un coup de tonnerre dans le paddock : Markus Flasch, le PDG de BMW, a littéralement douché les espoirs de ceux qui rêvaient de voir la marque allemande rejoindre le MotoGP. Non seulement il écarte clairement cette possibilité, mais il met aussi en doute la viabilité économique du championnat.

« Tout le secteur traverse une crise, et je suis surpris de voir combien de nos concurrents peuvent se permettre certaines choses. Je ne sais pas d’où ils sortent l’argent. » a déclaré Markus Flasch, PDG de BMW, dans Speedweek.

Longtemps évoqué, le projet d’une entrée de BMW en MotoGP semble désormais enterré pour de bon. Flasch l’a confirmé sans détour : l’étude de faisabilité menée par le constructeur a abouti à un verdict limpide — les coûts d’un programme MotoGP sont jugés déraisonnables.

« Nous avons dit que nous allions étudier la question et l’analyser, mais que si nous n’étions pas sûrs, nous n’irions pas plus loin. Et il est clair que nous ne sommes pas convaincus. »

Le dirigeant n’y va pas par quatre chemins : le MotoGP ne serait tout simplement pas compatible avec la réalité économique actuelle du secteur moto, marqué par une baisse des ventes, des coûts énergétiques élevés et un marché en mutation rapide.

Razgatlioglu Jerez Sbk 2025

BMW en plein doute : « même une grande entreprise doit être prudente dans ses décisions financières »

Plus inquiétant encore, BMW ne se contente pas d’écarter le MotoGP — l’avenir de la marque en Superbike (WorldSBK) est lui aussi mis en question.

Le contrat liant BMW au championnat expire fin 2026, et rien ne garantit qu’il sera renouvelé.

Certes, la marque bavaroise sort de deux titres mondiaux consécutifs, symbole d’une réussite technique indéniable. Mais la perte de Toprak Razgatlioglu, son pilote vedette, a marqué un tournant. Sans lui, la domination de BMW paraît fragile, et l’investissement dans la compétition — même victorieuse — devient difficile à justifier en interne.

« Nous venons de remporter le titre pour la deuxième fois, nous avons prouvé la qualité de nos produits. Mais même une grande entreprise doit être prudente dans ses décisions financières. »

Markus Flasch ne cache pas sa perplexité face à la stratégie de ses concurrents — Honda, Ducati, KTM ou Yamaha — qui continuent à investir massivement en MotoGP malgré la conjoncture.

Lui parle de « prudence financière » et de choix rationnels, rappelant que BMW Motorrad agit en concertation avec le groupe entier, et que chaque euro dépensé en compétition doit avoir une justification économique tangible.

En d’autres termes : BMW ne veut plus dépenser pour le prestige, mais pour le retour sur investissement.

Les signaux s’accumulent : la rumeur d’un retrait de BMW de la fonction de voiture de sécurité MotoGP, potentiellement remplacée par Hyundai, viendrait confirmer cette désaffection progressive du constructeur bavarois pour la compétition moto.

Si cela se confirmait, BMW tirerait un trait quasi complet sur sa présence dans les paddocks — un séisme symbolique pour une marque longtemps perçue comme un pilier technologique du sport mécanique.

Les mots de Markus Flasch sonnent comme un manifeste : l’ère du rêve MotoGP chez BMW est révolue. Entre la flambée des coûts, la crise du secteur et le recentrage industriel, le constructeur choisit la raison plutôt que la passion.

Mais ce refus de participer au plus haut niveau de la moto pose une question troublante : si même un géant comme BMW ne peut plus se permettre le MotoGP, jusqu’où devront aller les autres pour continuer à le financer ?

Le message est clair : le MotoGP coûte désormais plus cher que le prestige qu’il rapporte. Et pour BMW, il n’est plus question de jouer à ce jeu-là.

Markus Flasch BMW

 

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