Le champion du monde MotoGP en titre, Marc Marquez, a exprimé sa tristesse en voyant Pecco Bagnaia traverser l’une des saisons les plus compliquées de sa carrière. L’Espagnol, actuellement convalescent, a été direct : « ça me fait mal de le voir comme ça. Pecco a vécu une année en montagnes russes émotionnelles, et je ne pense pas que même lui puisse l’expliquer. »
Annoncé comme le grand rival de Marquez pour le titre 2025 après sa promotion officielle dans l’équipe d’usine Ducati, Bagnaia n’a jamais retrouvé son niveau de double champion du monde.
Dès le début de la saison, son manque de confiance à l’avant et ses difficultés à faire fonctionner la nouvelle GP25 ont plombé ses performances.
Malgré un éclair de génie au Grand Prix du Japon, qu’il a dominé, il a ensuite connu deux week-ends catastrophiques en Indonésie et en Australie, incapable de trouver le rythme.
À Sepang, il avait semblé renouer avec son meilleur niveau en signant la pole position et en remportant le sprint, avant qu’une crevaison ne le prive d’un podium le dimanche. Mais au Portugal, le cauchemar a repris : huitième du sprint, puis chute en course alors qu’il n’était que quatrième. À une manche de la fin, Bagnaia risque de terminer cinquième du championnat, loin des ambitions affichées par Ducati.
Marquez, interrogé mardi lors d’une conférence de presse organisée par Estrella Galicia, a tenu à défendre son équipier :
« Ça me fait mal de le voir comme ça. Pecco a vécu une année en montagnes russes émotionnelles, et je ne pense pas que même lui puisse l’expliquer. Le mieux qui puisse lui arriver, c’est que l’hiver arrive et qu’il puisse se ressourcer. »
Il ajoute : « il n’a pas oublié comment faire de la moto. Nous l’avons vu à Motegi. Ce serait la meilleure chose pour le projet Ducati. »
Marc Marquez : « j’ai eu ma visite de contrôle chez le médecin et je n’ai plus besoin de l’attelle »
Des mots forts de la part de celui qui, ironiquement, avait été présenté comme son principal adversaire chez Ducati. Marquez insiste sur le fait que Bagnaia reste un pilier du projet de Borgo Panigale, malgré les doutes.
Le directeur sportif Davide Tardozzi a reconnu que Ducati avait « fait tout son possible pour l’aider », mais qu’aucune solution permanente n’avait été trouvée. La GP25 a été modifiée à plusieurs reprises cette saison dans l’espoir de lui rendre la confiance perdue à l’avant, sans succès durable.
Toujours en récupération après sa grave blessure à l’épaule contractée lors de son accrochage avec Marco Bezzecchi au Grand Prix d’Indonésie, Marquez manquera également la finale de Valence.
L’Espagnol a confirmé avoir fait retirer son attelle lundi :
« Je ne me suis pas ennuyé, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Ces derniers jours, nous nous sommes concentrés sur le ralentissement du rythme, puis sur le début de la rééducation. Cela se passe bien. »
« Hier, j’ai eu ma visite de contrôle chez le médecin et je n’ai plus besoin de l’attelle. On reprend les mouvements habituels du bras. »
Marc Marquez et Bagnaia, censés symboliser la domination totale de Ducati en 2025, auront vécu des trajectoires opposées.
Le premier termine la saison blessé mais titré, tandis que le second se débat avec une moto capricieuse et un mental fragilisé. Et, paradoxe ultime : celui qui le console est le champion qu’il devait affronter.
