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Augusto Fernandez

Dans le paddock de Valence, la nuit tombante laisse place à une atmosphère électrique. Yamaha déploie pour la troisième fois son prototype V4 avec son pilote test Augusto Fernandez, la machine censée symboliser la renaissance du constructeur japonais en MotoGP. Pourtant, derrière le voile de promesses technologiques, une réalité tenace s’impose : la moto souffre encore. Et toujours. Les mêmes faiblesses, les mêmes symptômes, comme un disque rayé tournant en boucle.

Au guidon, Augusto Fernandez incarne malgré lui ce combat contre l’inachevé. L’Espagnol boucle la journée en 20e position, à un peu plus d’une seconde du temps canon de Pedro Acosta. Une chute dès le troisième tour donne le ton : aujourd’hui, la V4 n’a laissé aucun répit.

Yamaha a amené un nouveau châssis, censé représenter un pas en avant depuis la dernière apparition de la V4 en Malaisie. Fernandez reconnaît qu’il y a du mieux — mais à peine.

« C’est légèrement mieux… Aucun point négatif, mais ce n’est pas la solution. Cela ne résout pas le problème. C’est légèrement mieux, mais ce n’est pas la solution. »

Tout est dit. Un progrès microscopique, presque imperceptible, qui ne suffit pas à effacer l’éternelle faiblesse de la moto : son avant. Le pilote détaille sans détour un constat brutal, mais lucide.

« Une petite différence, tout simplement. Mis à part le châssis et tout le reste, nous avons bien travaillé aujourd’hui, contrairement à Sepang où nous avons rencontré de nombreux problèmes. »

À Valence, il a l’impression de mieux sentir ce qu’il a entre les mains :

« Les EL1 se sont bien déroulés, et pour moi aussi, j’étais dans le rythme. Je ressentais mieux tous les aspects. »

Mais la lucidité revient immédiatement : les défaillances restent identiques… et paradoxalement, c’est une bonne nouvelle.

« Bien sûr, les problèmes sont les mêmes, y compris sur ce circuit, ce qui est positif car cela signifie que nous abordons des problèmes similaires sur différents circuits. »

Augusto Fernández, Yamaha Test Team, Valence MotoGP 2025

Augusto Fernandez : « Nous recherchons toujours la base. Nous n’avons pas de point de départ »

Valence, petit et sinueux, expose les mêmes lacunes que Sepang, long et rapide. Le diagnostic est donc clair : il s’agit bien d’un problème fondamental, pas contextuel.

Le pilote raconte sa journée avec une franchise désarmante : « Aujourd’hui, c’était très critique. J’ai chuté au troisième tour des essais libres. Les conditions étaient critiques, mais nous souffrons encore davantage. »

La V4 pique, glisse, s’effondre sur l’avant. Rien n’est encore maîtrisé. L’équipe essaiera demain, encore, de repousser les limites du nouveau châssis :

« Nous verrons si demain nous pouvons progresser dans ce domaine et confirmer la direction que nous pensons déjà être la bonne. »

Le constat le plus inquiétant tombe ensuite, presque comme un avertissement :

« Nous recherchons toujours la base. Nous n’avons pas de point de départ. Demain, tout changera au centimètre près. »

Ce n’est pas une moto en développement. C’est un prototype instable, sans colonne vertébrale, sans réglage de référence. Fernandez le dit lui-même : ce V4 est un assemblage encore brut, une machine en patchwork.

« Voilà le problème avec cette moto : elle est rafistolée. On règle un problème, et hop ! un autre apparaît. »

Et la sentence finale est la plus lourde : « Tant que nous n’aurons pas un autre châssis et plus de marge de manœuvre pour le modifier, il en sera ainsi. C’est la situation actuelle. »

À Valence, Yamaha voulait valider un premier jalon de son projet V4. Mais la réalité est plus rude que prévue : l’avant reste imprévisible, la moto manque de structure, et chaque solution ouvre un nouveau dilemme technique.

Augusto Fernandez pilote, analyse, chute, remonte, tente encore. La V4, elle, cherche toujours son âme. Le temps tourne. La révolution V4 continue. Mais pour l’instant… c’est un champ de bataille.

Augusto Fernandez

MotoGP, Valence J1 : chronos

MotoGP Practice

 

 

 

 

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