À partir de 2026, le Championnat du Monde WSBK va connaître une transformation majeure : l’introduction de la nouvelle catégorie Sportbike, destinée à devenir la porte d’entrée officielle du paddock SBK. Une réforme jugée indispensable par de nombreuses voix du milieu, dont Davide Tardozzi, directeur de l’équipe Ducati en MotoGP, qui estime que cette nouvelle filière corrigera les erreurs du Supersport 300.
Conçue comme tremplin vers le Supersport et le Superbike, la catégorie Sportbike reposera sur des motos d’environ 90 ch, annoncées chez Aprilia, Triumph, Kawasaki, Kove, Suzuki et Yamaha.
CFMOTO et Honda ont également homologué des modèles, même si aucune équipe n’a encore été confirmée pour ces deux constructeurs. L’objectif est clair : reconstruire une filière cohérente après l’expérience mitigée du SSP300.
Lancée en 2017, la catégorie Supersport 300 devait être le vivier naturel des futurs talents du Superbike. Si elle a révélé Manuel Gonzalez, désormais vice-champion Moto2, et Adrian Huertas, champion du monde Supersport et pilote Moto2, son impact global reste limité.
Davide Tardozzi ne mâche pas ses mots : « le seul problème du Championnat du Monde Superbike comme tremplin pour les jeunes pilotes, c’est qu’il manque cruellement de jeunes talents. »
Il rappelle que, côté Grand Prix, la structure des catégories fonctionne beaucoup mieux :
« En MotoGP, beaucoup de pilotes viennent de la Rookies Cup, qui est un excellent tremplin. Viennent ensuite la Moto3 et la Moto2. »
En Superbike, analyse-t-il, la faiblesse du système de formation vient d’une catégorie SSP300 qui n’a « produit que Gonzalez en sept ans ».

Toprak Razgatlioglu et Nicolo Bulega, deux exceptions qui confirment la règle : pendant des années, aucun pilote WSBK n’a accédé au MotoGP
Le manque de relève dans le SBK se reflète directement dans la faible migration vers le MotoGP.
En 2026, deux pilotes feront pourtant le saut : Toprak Razgatlioglu, triple champion du monde Superbike, qui a débuté en MotoGP lors du test IRTA de Valence.
Nicolò Bulega, vice-champion du monde, appelé à remplacer Marc Marquez blessé lors des GP du Portugal et de Valence, et qui rejoindra le programme de développement Ducati MotoGP dès mi-2026, avant un futur contrat usine en prototype.
Mais, comme le souligne Tardozzi, ces trajectoires sont rares : pendant des années, aucun pilote SBK n’a accédé au MotoGP.
Pour Tardozzi, l’intégration de la catégorie Sportbike pourrait enfin corriger les failles systémiques :
« La réglementation actuelle ne fonctionne pas. Le Championnat du Monde Supersport est moyen ; j’espère que la nouvelle réglementation sera la bonne. »
À 66 ans, celui qui avait remporté la toute première course Superbike en 1988 à Donington Park voit dans cette réforme une nécessité absolue pour relancer la base du pyramidage WSBK et créer de nouvelles passerelles vers les Grands Prix.
Le lancement de la catégorie Sportbike en 2026 marque un tournant stratégique pour le Superbike mondial.
Avec des constructeurs engagés, une réglementation simplifiée et la volonté affichée de combler le déficit de jeunes talents, le WSBK espère retrouver son rôle de véritable incubateur de champions.
Reste à savoir si cette réforme parviendra à produire les futurs Razgatlioglu, Bulega… ou même les prochains candidats sérieux au MotoGP.





























