Fabio Quartararo a enfin pu enchaîner des tours significatifs avec la nouvelle Yamaha MotoGP V4 lors des essais de Valence. Et si le Français admet apprécier « la façon de piloter » cette nouvelle machine, il refuse catégoriquement de tomber dans un optimisme prématuré. Le projet n’en est encore qu’à ses balbutiements, et El Diablo garde les pieds sur terre.
La grande révolution est désormais officielle : Yamaha abandonne son historique quatre cylindres en ligne pour entrer dans l’ère du V4 en 2026. Mais Quartararo, déjà peu impressionné lors de son premier test à Misano en septembre, estime qu’il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion.
À Valence, il signe un 1’29’’927, 15e temps, et raconte : « il est trop tôt pour dire si je suis heureux ou non. »
Il détaille un début de journée compliqué : « nous n’avons pas fait beaucoup de tours. Personnellement, j’ai passé beaucoup de temps à modifier de nombreux réglages car nous manquons clairement de notre point fort, à savoir le bon comportement à l’avant. Voilà pourquoi nous avons passé beaucoup de temps dans le garage. »
La séance a ressemblé à une course contre-la-montre :
« On n’a pas eu le temps de vraiment… tout s’est fait dans la précipitation, on essayait juste de faire fonctionner la moto. »

Fabio Quartararo : « j’aime bien la façon dont je roule sur la V4 »
Heureusement, Yamaha bénéficie d’une journée d’essais privés supplémentaire :
« Demain sera une journée importante, notamment pour trouver la solution au niveau du châssis, de l’électronique, du moteur et de l’aérodynamisme. »
Malgré la prudence de ses mots, Quartararo glisse tout de même un compliment significatif :
« Aujourd’hui, je voulais simplement reprendre un peu le contact avec la moto… Mais j’aime bien la façon dont je roule sur la V4. »
Un détail intéressant : son chrono en V4 est légèrement meilleur que celui réalisé avec le quatre cylindres en ligne (1’30’’020).
Mais là encore, Quartararo refuse toute interprétation optimiste.
Lorsqu’on lui demande si ces performances montrent que le projet V4 part au même niveau que l’ancienne moto, il répond sans détour :
« Non, pas encore, car ce matin je n’ai fait que deux tours avec la moto standard, avec le pneu médium, et avec pas mal d’essence. Cet après-midi, j’ai roulé en pneus tendres, j’essayais de trouver la limite. Et c’était à peine mieux. Donc, il est trop tôt. »
Il insiste sur la nécessité de donner des indications claires aux ingénieurs :
« Nous devons travailler dur et donner les meilleures directives aux ingénieurs pour qu’ils puissent évaluer leur potentiel. »
Ce test de Valence confirme deux choses : Yamaha a accompli un pas historique avec son V4, mais le développement est encore à un stade très précoce.
Le comportement de l’avant, la stabilité, l’électronique, le châssis et même l’aérodynamisme : tout est à affiner.
Quartararo, lui, semble prêt à travailler — mais pas à attendre indéfiniment. La saison MotoGP 2026 sera décisive, et Yamaha doit transformer cette V4 prometteuse… en machine capable de gagner. Pour l’instant, l’espoir est là, mais très fragile.

MotoGP, Test Valence : chronos





























