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Hervé Poncharal

Le week-end passé, vous n’avez pas pu passer à côté des hommages rendus à M. Hervé Poncharal pour sa dernière chez Tech3 en tant que directeur d’équipe. J’ai déjà évoqué le rachat de la formation française dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici, mais, aujourd’hui, je voulais simplement honorer la carrière d’un grand homme.

 

L’excellence à la française

 

Aujourd’hui, je n’avais pas envie de faire un article historique, un énième papier qui retracerait l’histoire de Tech3 à travers les époques. Premièrement, car j’en ai déjà beaucoup parlé, et, deuxièmement, car je désirais évoquer ce qu’on ne dit jamais à propos de M. Poncharal.

 

Poncharal

Les livrées Chesterfield, les plus belles de l’histoire ?

 

Ce qui me frappe, c’est la dynastie qu’il laisse derrière lui. Entre 1989 et maintenant, quelques hommes ont réussi à influencer l’un des plus grands sports mécaniques du monde, d’une simple équipe privée à l’équivalent d’un team d’usine en partenariat avec un très grand constructeur. Si l’on fait le bilan, et que l’on regarde dans le rétroviseur, je crois qu’il s’agit, tous sports mécas’ confondus, de la plus belle aventure française. Je ne parle pas des efforts effectués par de grands groupes comme Matra en endurance dans les années 1960 et 1970, ou Renault en Formule 1. Non, je parle ici d’une aventure indépendante, et je peine à en trouver de plus grandes à travers les âges. Hervé Poncharal, Guy Coulon et les autres ont vraiment porté la France au firmament. Et c’est peut-être la plus belle des victoires.

 

Comment a-t-il fait ?

 

Deuxième point qui m’impressionne beaucoup, sa longévité, sa détermination et son envie. Pour ce point, je vais vous faire une confidence. Voyez-vous, depuis quelques années, je dédie ma vie aux sports mécaniques, et pas que le MotoGP, d’ailleurs – mais je ne souhaite pas m’étendre sur mes autres activités. Cependant, ce sport, qui me passionne plus que les autres, prend la majorité de mon temps. Il ne se passe pas un jour sans que je n’écrive un article sur la discipline, pas un jour sans que mon esprit soit habité par Bagnaia, Marquez et consorts.

Sans même me déplacer énormément sur les circuits, je ressens une espèce de fatigue au fur et à mesure que la saison avance. Je ne saurais la décrire avec précision, mais, pour faire simple, j’avais vraiment hâte que l’exercice 2025 se termine tant il m’a déçu… et 22 courses, c’est très long quand vous ne pensez qu’à ça, croyez-moi.

De ce fait, je ne sais pas comment M. Poncharal a fait pour tenir toutes ces années. Ajoutez à cela le stress de devoir gérer une équipe, la pression des résultats, toutes les affaires extrasportives qui ne doivent pas être drôles à subir, comme les problèmes financiers de KTM en début d’année, la gestion des pilotes de différentes catégories, les vols, l’absence de situation géographique stable pendant des périodes prolongées… ça me paraît surhumain, maintenant que je baigne – de loin et modestement – dans ce milieu. J’en viens à me demander si c’est réellement sain tant ça me paraît fou !

 

Poncharal

L’histoire retiendra que c’est ici que Pedro Acosta a débuté sa carrière. Photo : Michelin Motorsport

 

Les pilotes marquants

 

Comment évoquer Hervé Poncharal sans parler de ses choix de pilotes ? Pour moi, c’est ce qui a longtemps défini Tech3, j’en avais d’ailleurs fait un article. Les hommes de Bormes-les-Mimosas avaient le don pour signer des pilotes tous plus marquants les uns que les autres. On sentait qu’il s’agissait là de mecs entiers, avec de très gros cœurs. Je vous laisserai me dire, en commentaires, ceux que vous avez préférés au fil des années, et je vais vous faire un rapide top 5. Dedans, je suis obligé d’inclure Olivier Jacque, pour les souvenirs de jeunesse. Ensuite, je me dois de mettre la paire anglaise de 2013, Cal Crutchlow et Bradley Smith, car ils ont marqué ma vie à une période qui compte énormément pour moi. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’en parler au dernier nommé et ma discussion avec cette crème de pilote m’a confirmé mes a priori sur la nature des recrues signées Tech3.

Je pourrais ajouter John Kocinski à la liste, mais je ne l’ai pas vu rouler de mes propres yeux. Par le fait, je vais compléter avec Miguel Oliveira, l’un de mes pilotes préférés de la dernière décennie, et Johann Zarco. Je n’ai jamais réellement été fan du Français, mais sa période chez Yamaha Tech3 ne m’a pas laissé indifférent. Il incarnait l’outsider ultime, un « perdant magnifique » sans égal.

 

À la prochaine !

 

Merci pour ces souvenirs, M. Poncharal. Indirectement, vous avez changé ma vie et je vous devais bien un article – maigre contribution que celle-ci pour célébrer une carrière qui mériterait un livre entier d’un bien meilleur auteur. Je sais que vous ne disparaîtrez pas des paddocks, car votre passion est indéfectible, mais, puisqu’il fallait choisir un moment pour honorer votre légende, j’ai choisi celui-ci.

Quels souvenirs gardez-vous de M. Hervé Poncharal ? Quels pilotes Tech3 vous ont marqué au fil des ans ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Poncharal

Quand Tech3 inquiétait l’équipe d’usine Yamaha… il fallait y être !

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