La nouvelle ère de KTM est officiellement lancée. Après des semaines de rumeurs et de spéculations, Bajaj — déjà partenaire industriel majeur — a exercé son option d’achat prévue dans le cadre du financement de Pierer Mobility. Résultat : l’entreprise indienne devient actionnaire majoritaire de Pierer Bajaj AG, et prend ainsi le contrôle indirect de KTM, le joyau motocycliste autrichien.
Mais si cette prise de pouvoir pouvait inquiéter l’Europe du moto-business, Rajiv Bajaj, PDG de Bajaj Automotive, a tenu à balayer les doutes lors d’une rencontre stratégique avec une délégation d’entreprises autrichiennes menée par Markus Achleitner, conseiller provincial aux affaires économiques.
Lors de cette réunion, relayée par Meinbezirk.at, Rajiv Bajaj n’a pas tourné autour du pot. Pour lui, cette acquisition marque est « le début d’une nouvelle ère ». Mais surtout, il a martelé ce qui inquiète le plus employés, fournisseurs et pouvoirs publics : Mattighofen ne bougera pas.
L’usine restera le cœur stratégique de KTM, comme l’a affirmé avec force le dirigeant indien :
« KTM restera toujours une entreprise autrichienne, leader en recherche, conception, développement, ingénierie, compétition, ainsi qu’en production et distribution de motos haut de gamme, de grosse cylindrée et spécialisées, sur ses marchés de prédilection ! »
Avec ces mots, Bajaj enterre les rumeurs d’une délocalisation ou d’un transfert d’activités lourdes en Inde.

Mattighofen rassuré : pas de transfert de production, pas de fermeture du site KTM
Rajiv Bajaj a également présenté une feuille de route ambitieuse pour la marque et ainsi « tout mettre en œuvre pour que KTM retrouve rapidement et durablement sa position de leader sur le marché mondial de la moto ».
Avant sa restructuration financière, rappelons-le, KTM était le premier constructeur de motos en Europe — un statut que Bajaj veut reconquérir.
Pour cela, il insiste sur la complémentarité entre les deux groupes : « KTM et Bajaj sont des entités indépendantes, mais parfaitement complémentaires, sans conflit d’intérêts. »
L’objectif commun ? « Établir de nouvelles normes pour l’industrie de la moto à l’avenir. »
Pour Markus Achleitner, ce discours est un signal clé : un engagement clair au maintien du site autrichien, un message positif pour les employés, une garantie pour les sous-traitants locaux, et surtout une réponse directe aux craintes de délocalisation.
Autre élément rassurant : Bajaj n’a pas la capacité industrielle pour absorber la production des gammes KTM, au moment même où l’entreprise indienne poursuit ses propres projets d’expansion.
Dans la foulée de cette prise de contrôle, une assemblée générale extraordinaire est convoquée à Munderfing.
Deux points majeurs y seront soumis au vote : le changement de nom de la société mère de KTM, et le déplacement du siège de Wels vers Mattighofen, au cœur même de la production.
Des décisions symboliques et stratégiques, qui confirment que l’avenir de KTM se jouera en Autriche, avec Bajaj aux commandes, mais Mattighofen en capitale.






























