Le tremblement de terre redouté par le paddock MotoGP vient de frapper : Bajaj Auto détient désormais 74,9 % de PIERER Mobility, maison mère de KTM, et s’impose comme le nouvel acteur dominant derrière la marque orange. Mais si l’opération sauve KTM d’un naufrage financier, elle ouvre une période de turbulences dans le département compétition dont personne — ni les pilotes, ni les fans, ni le paddock — ne peut prévoir l’issue. Et un sujet brûle toutes les lèvres : l’avenir de KTM en MotoGP.
Après un investissement colossal de 800 millions d’euros pour sortir PIERER Mobility du redressement judiciaire, Bajaj a pris le contrôle. La nouvelle entité PIERER Bajaj AG deviendra bientôt Bajaj Auto International Holdings AG.
Mais dans l’euphorie des chiffres, un détail inquiet profondément : Rajiv Bajaj n’a pas confirmé qu’il maintiendrait les 60 millions d’euros annuels nécessaires au programme MotoGP. Pire, il aurait confié vouloir diviser par deux les coûts de KTM.
Dans un paddock où l’argent décide qui survit, cela sonne comme un avertissement.
Selon GPOne, Bajaj aurait fixé le montant de cession de l’équipe KTM MotoGP à 100 millions d’euros.
Un tarif jugé « exorbitant » compte tenu des résultats 2025 — KTM n’a plus gagné sur le sec depuis 2021 et reste dans le ventre mou cette saison.
Ce prix, couplé au désengagement potentiel de Bajaj, fait planer le doute : veut-il vraiment garder KTM en MotoGP ? Ou prépare-t-il une revente stratégique ?

Bajaj joue la carte de la sortie du team KTM
La saison 2025 a été rude : aucune victoire, Pedro Acosta 4e du championnat — un exploit, mais insuffisant pour sauver les meubles, Brad Binder 11e, son pire classement depuis ses débuts, zéro podium, et une moto qui plafonne techniquement.
Dans ce contexte, Bajaj pourrait considérer que le MotoGP n’offre pas un retour sur investissement suffisant. Et c’est là que les spéculations s’embrasent.
Le 11 novembre, une délégation CFMoto composée de 10 membres s’est rendue à Munderfing, au cœur de l’usine KTM MotoGP.
Officiellement ? Rien n’est signé. Officieusement ? Le paddock parle déjà d’un rapprochement sérieux. CFMoto — déjà présent en Moto2 et Moto3 — rêve d’un accès à la catégorie reine. Et KTM serait leur porte d’entrée royale.
Les fans y croient : « CFMoto va enfin pouvoir les racheter et poursuivre leur développement. »
Un autre nom revient encore et toujours, c’est celui de Red Bull. La marque autrichienne avait déjà envisagé un rachat quand KTM était en redressement judiciaire.
À l’époque, le prix oscillait entre 56 et 112 millions d’euros. Aujourd’hui ? Bajaj en veut 100 millions d’euros. Certains fans pensent que Red Bull devrait foncer :
« 100 à 200 millions d’euros, c’est une goutte d’eau pour eux. Ils ont le savoir-faire de la F1. »
Mais rien n’indique que Red Bull veuille — ou puisse — s’engager davantage dans un MotoGP où leur implication financière est déjà considérable.
Alors, les spéculations les plus folles surgissent. Certains imaginent BMW, qui hésite depuis des années à venir en MotoGP, Kawasaki ou Suzuki, déjà en retrait mais séduits par un projet clé en main, et même… Maverick Viñales, déjà actionnaire KTM via son contrat factory 2025.
Une vérité s’impose : l’avenir de KTM MotoGP ne dépend plus de Mattighofen. Avec Bajaj aux commandes, les enjeux sont désormais économiques, stratégiques, industriels, et surtout politiques.
Le MotoGP coûte cher, très cher — et Bajaj ne semble pas encore convaincu que l’investissement en vaille la peine.
Une chose est sûre : le futur de KTM en MotoGP n’a jamais été aussi incertain. Et les prochains mois pourraient définir l’un des virages les plus importants de l’histoire moderne de la catégorie reine.





























