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Moto3

Il est temps de faire le bilan de cette saison, et, aujourd’hui, notre attention se porte sur le Moto3. Comme d’habitude, cette catégorie apporte son lot de spectacle, mais elle va également devoir radicalement changer.

 

Un grand champion

 

Premièrement, évoquons la physionomie du championnat. Personnellement, j’ai plutôt apprécié cette saison, sans dire que je l’ai adorée. J’ai toujours aimé José Antonio Rueda depuis ses débuts en Moto3 ; j’avais d’ailleurs commenté ses premiers tours de roue en mondial. Il a remporté le titre de manière dominante, avec 10 victoires en 19 courses, ce qui est juste exceptionnel. Il s’agit assurément de l’une des meilleures campagnes de l’histoire de la catégorie.

 

José Antonio Rueda

Un très beau champion.

 

Cependant, plusieurs paramètres m’empêchent de qualifier cette saison d’incroyable. Premièrement, José Antonio Rueda n’est factuellement pas aussi charismatique et attachant que ne l’était David Alonso en 2024. Deuxièmement, je trouve que Rueda n’a pas eu d’adversaire de sa trempe au fil du championnat. Maximo Quiles, le protégé de Marc Marquez, est un crack favori au titre 2026, mais ne disputait là que sa première saison. Il était encore un peu jeune pour gêner Rueda sur le long terme. Ensuite, Angel Piqueras était bon, oui, mais finalement assez irrégulier dans la performance et parfois à des années-lumière de Rueda. J’ai le souvenir de cette course à Jerez, où Rueda partait dernier, a tout remonté, et a littéralement déposé Piqueras et Kelso pour s’imposer avec plusieurs secondes d’avance. J’avais l’impression que les rivaux du champion n’étaient simplement pas à sa hauteur.

Concernant la saison en elle-même, c’était sympa, mais assez répétitif. Cela fait quelques années que le Moto3 a un peu plus de mal à m’exciter, car, contrairement au Moto2, la physionomie de chaque course est similaire, pour ne pas dire identique. De plus, j’ai regretté l’hécatombe de fin de saison : sur les trois dernières courses, il y avait de très nombreux blessés, dont des pointures : Rueda, Yamanaka, Munoz et Roulstone, dans une moindre mesure. Forcément, comme en MotoGP, l’intérêt s’en voit quelque peu diminué. J’ai également regretté l’absence de Matteo Bertelle pendant la majeure partie de cet exercice.

 

Le Moto3 va changer

 

Clairement, nous arrivons au bout d’un cycle. Le Moto3 que l’on connaît ne prépare plus aux plus prestigieuses catégories. Nous sommes en train de voir évoluer des spécialistes du Moto3, qui ne font que ça depuis tout petit, et qui ne connaissent rien d’autre. Cette thèse, que j’ai déjà expliquée dans de nombreux articles, a encore été prouvée par la situation malheureuse du pauvre Albert Arenas, champion Moto3 2020 qui est déjà obligé de quitter le mondial, car sans solution pour l’année suivante.

 

Moto3

Alvaro Carpe a également été excellent pour un rookie. Mais c’est devenu la norme. Photo : Ajo

 

Il faut un changement, une évolution, notamment en termes de cylindrée. Nous en reparlerons plus en détail dans l’hiver, mais, de toute évidence, Yamaha a remporté l’appel d’offres et fournira exclusivement le plateau Moto3 en 2028. C’est une bonne chose, même si je trouve que cela arrive trop tard d’un an ou deux. Nous aurons donc des Moto3 de 689cc, et cela me paraît beaucoup plus cohérent pour préparer les pilotes. Une bonne idée de DORNA et Liberty Media, qui montrent, par ce biais, qu’ils tiennent encore aux plus petites classes.

Cela permettra également une baisse des coûts, et, même si je regrette que le Moto3 se transforme en catégorie monotype, comme le Moto2, il faut être aveugle pour ne pas voir que la standardisation est l’avenir de notre société – qu’on le veuille ou non, et, croyez-moi, je ne le veux pas.

Si je devais désigner un pilote qui m’a surpris, je nommerais sans doute Rueda, que je n’attendais pas si dominant. En effet, je ne citerai pas Quiles, car, il serait une surprise si un talent comme lui n’arrivait pas tous les ans depuis le rapprochement entre la MotoGP Red Bull Rookies Cup et le FIM JuniorGP. En 2021, c’était Pedro Acosta, en 2023, David Alonso, en 2024, Rueda et Piqueras, en 2025, Quiles et Carpe, et en 2026, probablement Brian Uriarte. Donc, non, voir quelqu’un exploser de la sorte dès sa première ou sa deuxième année ne me surprend plus à proprement parler, pour des raisons que j’ai déjà largement évoquées par le passé.

Je suis curieux d’avoir votre avis sur cette saison Moto3 2025. Vous a-t-elle passionnée ? Dites-le-nous en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

David Munoz a été très décevant. Photo : IntactGP

 

Photo de couverture : Aspar Team

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