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Bezzecchi

Cela ressemble à une blague d’atelier, une superstition de couloir ou même à un clin d’œil du destin. Pourtant, les chiffres sont formels : chaque fois que Marco Bezzecchi a remporté un Grand Prix en MotoGP, Francesco Bagnaia est tombé. Six victoires, six chutes. Une statistique si étrange qu’elle semble inventée… mais elle ne l’est pas. Les deux amis, membres de la même Académie, ont malgré eux créé l’une des curiosités les plus fascinantes du MotoGP moderne.

L’histoire commence en 2023, lors du Grand Prix d’Argentine. Sur une piste détrempée, Bezzecchi s’envole vers sa première victoire en MotoGP. Derrière lui, Bagnaia chasse le podium… avant de se coucher à huit tours du but. Il repart, termine 16ᵉ, hors des points. Premier épisode.

Quelques semaines plus tard, la scène se répète au Mans, lors du mythique 1 000è Grand Prix de l’histoire. Bezzecchi triomphe, tandis que Bagnaia s’accroche avec Maverick Viñales et abandonne. Deux sur deux.

La troisième occurrence de la saison intervient en Inde, où Bez domine de nouveau de bout en bout pendant que Bagnaia, une fois encore, chute alors qu’il tentait de suivre le rythme.

À l’époque, la série prête à sourire. Personne n’imagine qu’elle reviendra hanter l’Italien dans les années suivantes.

En 2024, Bezzecchi ne remporte aucun Grand Prix du dimanche. Résultat : une pause dans cette drôle de malédiction. Une parenthèse… qui ne durera qu’un an.

Car en 2025, si Bezzecchi change de moto, mais la malédiction reste.  Transféré chez Aprilia, Bezzecchi ouvre son compteur 2025 à Silverstone, héritant de la tête après la panne de Fabio Quartararo. Bagnaia, lui, est déjà au sol depuis le quatrième tour. L’histoire recommence.

À Portimão, Bez s’impose après une démonstration. Pecco chute encore au 11è tour. Deuxième épisode de l’année.

Et à Valence, lors de la finale 2025, l’incroyable se reproduit : Bez s’échappe vers une victoire éclatante, tandis que Bagnaia, pris dans une collision avec Johann Zarco, glisse dans le gravier dès le premier tour.

Francesco Bagnaia

La malédiction Bagnaia-Bezzecchi se poursuivra-t-elle en 2026 ?

Le tout nous fait six victoires de Bezzecchi en carrière, six chutes de Bagnaia le même jour. La statistique devient presque embarrassante.

La série s’inscrit dans un contexte paradoxal : Bagnaia sort de sa saison la plus difficile en carrière, marquée par sept chutes le dimanche et une cinquième place au championnat, après deux titres et un vice-championnat. À l’inverse, Bezzecchi boucle sa meilleure saison, montant Aprilia au troisième rang mondial, égalant la meilleure performance de l’histoire de la marque.

Pendant que Bagnaia perd pied, Bezzecchi s’installe parmi les hommes forts du MotoGP. Et leurs journées de gloire ne cessent de se répondre… à l’opposé l’une de l’autre.

En 2026, les deux pilotes restent dans leurs équipes actuelles : Bagnaia chez Ducati, Bezzecchi chez Aprilia. Rien n’indique que la série va s’arrêter, mais rien n’indique non plus qu’elle doit se poursuivre. Pourtant, elle alimente déjà les discussions dans un paddock superstitieux, où l’on adore relier les faits même lorsqu’ils n’ont rien de rationnel.

On y voit un signe du destin, une rivalité invisible, un duel fratricide entre deux enfants de la VR46 Académie. Un clin d’œil ironique du sport, où les trajectoires qui devaient se compléter finissent par diverger.

Une chose est sûre : la prochaine victoire de Bezzecchi sera scrutée autant que Bagnaia lui-même, car cette étrange mécanique statistique est devenue l’un des fils rouges les plus inattendus du MotoGP moderne.

Marco Bezzecchi

 

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