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Marc Marquez

La saison 2025 de Ducati restera dans l’histoire comme l’un des chapitres les plus contrastés jamais vécus par l’équipe officielle. D’un côté, Marc Marquez a marché sur la catégorie, décrochant un septième titre de champion du monde, remportant 25 des 36 courses disputées (sprints et Grands Prix confondus) et redonnant aux rouges une domination qu’ils n’avaient jamais connue, même à l’époque Stoner…

… Mais de l’autre, Francesco Bagnaia a vécu le pire exercice de sa carrière chez Ducati : une saison d’erreurs, de chutes, de moments d’éclat trop rares et d’une irrégularité difficile à expliquer pour un double champion du monde MotoGP (2022–2023). Une saison suffisamment mauvaise pour fissurer, pour la première fois, son statut de pilier du projet italien.

Une situation qui va jusqu’à préoccuper Marc Marquez qui a volé au secours de son coéquipier, affirmant que Bagnaia reste essentiel à l’avenir de Ducati.

À l’issue de sa saison triomphale, interrogé par MotoGP.com, Marquez a tenu un discours étonnamment protecteur envers Bagnaia, presque stratégique :

« Nous avons besoin que Pecco retrouve son niveau car il est extrêmement sensible sur la moto, et il nous sera donc très utile pour l’avenir. »

L’Espagnol insiste : malgré les résultats catastrophiques, Bagnaia n’a pas perdu sa vitesse.

« Pour moi, Pecco a toujours la vitesse ; il l’a démontré lors de certains essais et de certaines courses. »

Puis il mentionne Motegi, seul week-end où Bagnaia a semblé redevenir Pecco :

« Au Grand Prix de Motegi, il a marqué 37 points, et malgré mes efforts, je n’ai pas réussi à le rattraper. Parfois, deux mois suffisent pour tout remettre à zéro. »

Marc Marquez

Marc Marquez : « décembre et janvier seront le moment idéal pour Pecco Bagnaia de tout remettre à zéro »

Selon Marquez, l’hiver sera déterminant : « Décembre et janvier seront le moment idéal pour Pecco de tout remettre à zéro et de repartir à zéro lors des essais en Malaisie. »*

Derrière ces mots, une vérité simple : Ducati ne peut pas se permettre de n’avoir qu’un seul pilote performant en 2026, surtout face à Aprilia qui monte, KTM qui s’accroche, et une Yamaha V4 qui arrive.

Cette année devait être celle du duel du siècle : Marquez vs Bagnaia, la référence absolue contre le champion en titre. Elle s’est transformée en un monologue.

Bagnaia a multiplié les chutes, souvent en luttant à la limite, parfois dans des scénarios anodins. Il a admis lui-même avoir perdu ses repères, au point de solliciter une aide extérieure.

Cette aide est venue d’un autre champion Ducati : Casey Stoner. Pendant quelques semaines, l’Australien a semblé avoir remis Pecco sur rails… avant que la spirale ne reprenne.

Résultat : sept abandons en course, des sprints désastreux, et une cinquième place finale au championnat — un gouffre derrière son coéquipier couronné.

Le plus surprenant dans ce chaos, c’est la réaction du clan Marquez. Plutôt que d’enfoncer son rival interne, Marc a choisi de l’aider.

Bagnaia l’a reconnu en milieu de saison : Marquez l’a épaulé, guidé techniquement, parfois même psychologiquement. Un retournement total, quand on se souvient de la tension entre les deux hommes en 2024.

Le fait que Bagnaia ait dû demander l’aide combinée de Marquez et Stoner illustre à quel point sa confiance était cassée.

Et il en ressort une vérité brutale mais évidente : le Pecco 2025 n’était plus le champion de 2022/2023. Ducati ne peut pas se permettre que cela continue en 2026.

Car Marquez a besoin d’un Bagnaia fort : pourquoi ? Parce qu’en interne, Ducati s’inquiète. La Desmosedici semble plus difficile à exploiter. Aprilia a envoyé un signal terrifiant à Valence : 1-2 aux essais, domination technique, constance accrue. KTM se restructure mais avance en aérodynamique. Yamaha arrive avec une V4 que beaucoup considèrent comme un saut générationnel. Honda progresse sans cesse.

Marquez le sait : il ne pourra pas contenir la concurrence seul. Bagnaia, très sensible aux réglages fins, peut offrir à Ducati des informations et une direction technique que même Marc ne peut pas fournir.

Et Marc Marquez l’a dit clairement : « il nous sera très utile pour l’avenir. » 2026 sera le tournant pour Bagnaia… et pour Ducati.

Pour Marquez, l’équation est simple : si Bagnaia revient à son niveau, Ducati aura deux têtes d’affiche capables de défendre un titre dans une ère où Aprilia 2026 pourrait devenir la nouvelle Ducati 2022.

Si Bagnaia reste dans le doute, il se retrouvera rapidement dans la même situation que Dovizioso en 2020 : un champion passé de figure centrale à option secondaire. La balle est dans son camp. Marquez, lui, a tendu la main. Pecco doit maintenant se reconstruire.

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