Ce qui circulait depuis des mois dans les coulisses du paddock devient réalité : KTM s’apprête à accueillir un investisseur majeur dans son programme MotoGP. Une étape historique confirmée par le PDG du groupe, Gottfried Neumeister.
Ce choix, longtemps tabou dans la culture “Ready To Race”, n’est plus seulement une option. Après un hiver 2024-2025 compliqué et une compétition de plus en plus coûteuse, Mattighofen passe en mode survie… et ambition retrouvée.
Pit Beirer, patron du département compétition, en avait donné le ton avant la saison 2025 : « nous ne voulons plus seulement des sponsors, mais aussi des investisseurs. Le MotoGP a une valeur énorme, les investisseurs l’ont compris. »
Avec l’arrivée de Liberty Media — les architectes de la F1 moderne — la discipline change d’ère. L’argent ne s’affiche plus sur les carénages : il prend des parts, il partage la stratégie, il vise un retour sur investissement.
KTM veut donc un partenaire capable de financer jusqu’à 30 % du budget de l’équipe usine, mais sans jamais prendre le contrôle. L’identité du projet reste non négociable.
Neumeister l’affirme : les discussions sont avancées. Selon Speedweek, une signature est même attendue avant Noël « Nous voulons le bon partenaire, pas seulement un chèque. L’argent seul ne suffit pas. Il faut une relation de confiance. »

Cette démarche KTM annonce la nouvelle réalité économique du MotoGP
Les candidatures affluent — presque une par jour — preuve que le MotoGP est en train de devenir bankable. Mais KTM temporise : trouver un investisseur engagé sur le long terme, pas un opportuniste en quête de spéculation rapide.
Pourquoi maintenant ? Parce que 2026 sera l’année des derniers 1 000cc et 2027 le début de la grande révolution technique : les motos 850cc, les nouveaux pneus Pirelli, le marketing global façon Liberty Media… Ce changement coûte cher. Très cher.
KTM ne se voile pas la face : pour se battre contre Ducati, Honda, Yamaha et Aprilia dans une nouvelle ère technique, il faut renforcer la puissance financière.
Et pourtant — Neumeister fixe une limite claire : « notre mission n’est pas de spéculer. Notre mission est de gagner. » Les investisseurs devront épouser cette philosophie.
Ce virage stratégique marque une vraie modernisation du MotoGP. Ce qui était autrefois un outil marketing devient désormais une entité business. Pour KTM, c’est une mutation indispensable : préserver l’agressivité sportive, accroître les ressources, et rester dans la cour des champions.
Liberty Media a lancé le mouvement. KTM est le premier constructeur à monter dans le train. Reste la question brûlante : qui mettra son nom à côté de KTM ? Un fonds américain ? Une marque technologique mondiale ? Un partenaire historique comme Red Bull prêt à élargir son empire sportif ? Une famille industrielle européenne prête à miser gros sur le MotoGP ?
Une chose est sûre : le sport ne sera plus jamais un simple poste marketing. La compétition se joue aussi **dans les contrats, les chiffres et les négociations. Et dans cette nouvelle bataille, KTM vient de s’armer.





























