La mort de Karen Sofía Quiroz — alias Bikegirl — a ébranlé le monde de la moto bien au-delà des frontières de son pays. À seulement 25 ans, la jeune créatrice colombienne, connue pour ses vidéos simples, drôles et passionnées, a perdu la vie dans la nuit du 26 novembre 2025 dans un accident aussi brutal qu’absurde.
Quelques heures plus tôt, elle publiait une story où elle plaisantait sur le fait de rouler sans ses lunettes cassées : « j’espère ne pas avoir d’accident, parce que je n’ai pas mes lunettes ». Cette phrase — un clin d’œil anodin à ses abonnés — s’est transformée en tragique prémonition.
Selon le rapport préliminaire de la police colombienne, Karen circulait entre deux files à vitesse réduite lorsque sa moto a heurté un véhicule. Elle a été déséquilibrée, projetée sur la voie adjacente… où un camion n’a pas pu l’éviter.
Les enquêteurs analysent la vitesse réelle des véhicules impliqués, la signalisation et l’éclairage de la zone, les images de caméras de surveillance et les témoignages recueillis sur place.
L’objectif : déterminer si un comportement fautif de l’un des conducteurs ou une simple manœuvre trop optimiste a déclenché la chaîne fatale.
Les autorités rappellent que l’interfile n’est pas formellement réglementé dans plusieurs zones urbaines colombiennes, ce qui crée un flou juridique autour des responsabilités.

Le hashtag #RideFor Bikegirl est devenu un cri d’amour et un appel à la prudence
Ce drame a traversé les écrans en quelques heures. Motards du monde entier, créateurs de contenu moto, anonymes : tous ont réagi. Elle partageait des lavages de moto sous le soleil, des virées improvisées entre amis, des blagues après minuit, la nervosité avant un trajet sous la pluie.
Elle était proche, accessible, sincère. Chacun se retrouvait en elle — et chacun s’est senti touché personnellement.
Dès le lendemain du drame, les hommages ont afflué : rassemblements moto organisés dans plusieurs villes colombiennes, minutes de silence lors d’événements moto en Amérique latine, son casque posé sur sa moto et entouré de roses blanches, une collecte de fonds pour soutenir sa famille et des vidéos souvenirs diffusées par des influenceurs moto majeurs.
Karen avait conscience que son absence de lunettes ce soir-là n’était pas idéale. Ce simple détail pourrait avoir compromis sa perception d’un espace réduit.
Tous les motards le savent : la moindre distraction, un champ visuel diminué, un interfile mal évalué ou un angle mort ignoré … et la route peut devenir impitoyable.
Bikegirl n’était pas une casse-cou. Elle était passionnée, solaire, joyeuse. Elle célébrait la moto, sans jamais jouer au super-héros. Sa disparition ouvre un débat important sur les réseaux : comment partager la liberté sans normaliser le risque ? Comment inspirer sans pousser à la surenchère ?
Bikegirl nous a offert une communauté. Keren nous offre désormais une responsabilité.






























