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Pedro Acosta n’a eu besoin que d’une seule saison en MotoGP pour inverser complètement la hiérarchie du box KTM. À 21 ans, le jeune Espagnol incarne désormais l’avenir du constructeur autrichien, au point que toute la stratégie sportive — et même industrielle — se réoriente autour de lui. La saison 2026 ne sera qu’une transition vers le véritable enjeu : retenir Acosta au moment où s’ouvrira la nouvelle ère de la catégorie en 2027.

Cette année, le pilote de Mazarrón a été la révélation incontestable chez KTM. Des performances régulières, une vitesse brute, une adaptation fulgurante… et surtout, un détail qui n’a échappé à personne : il a dominé son coéquipier Brad Binder dans les 22 séances de qualification. Le rookie 2024 est devenu, en seulement quelques mois, le capitaine naturel de l’équipe.

Et pour KTM, le message est clair : « Pedro ne s’intéresse pas à l’argent. Il veut une moto capable de gagner des courses » assure Pit Beirer le patron de la compétition de la marque.  C’est sur cette phrase que repose l’enjeu majeur à Munderfing.

2027 est le tournant qui peut faire basculer Acosta. La réforme qui arrive redistribuera les cartes : moteurs réduits à 850 cc, pneus Pirelli pour tout le monde, aérodynamique fortement réduite.

Il n’y a plus aucune certitude. Ducati pourrait perdre sa domination technique. Honda pourrait renaître. Yamaha espère retrouver son ADN. Et KTM ? C’est précisément le problème : tout reste à prouver.

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KTM joue sa survie sportive sur une seule variable : Acosta reste ou s’en va

Acosta ne prolongera pas pour un discours ou pour un chèque record. Il prolongera si KTM devient la moto à battre dans le nouveau règlement. Faute de quoi, les portes les plus prestigieuses du paddock s’ouvriront devant lui — Ducati l’observant déjà avec insistance.

Ce repositionnement autour d’Acosta n’est pas sans conséquence. Brad Binder, fidèle au blason KTM depuis 2015, se retrouve soudain fragilisé. Sa pire saison en MotoGP — sans podium et loin au championnat — a ouvert une brèche. Le Sud-Africain n’a plus la garantie de rester numéro 2… ni même de rester en équipe usine.

Tech3 l’a déjà envisagé comme option de repli en cours d’année. Un signal qui ne trompe pas.

Le constructeur autrichien rêve d’aligner les même quatre pilotes en 2027 : Acosta, Binder, Viñales, Bastianini. Mais ce n’est qu’un vœu pieux tant que l’équation principale n’est pas résolue : assurer à Acosta une moto championne du monde.

Pit Beirer ne se voile pas la face : « Pedro examinera de très près notre projet 2027. La somme que nous lui offrirons n’est pas le problème. Il veut gagner. » Tout est dit.

Si KTM réussit sa 850 cc, elle verrouille la pépite la plus convoitée du MotoGP. Si elle échoue, le mercato 2027 explosera, et ce ne sera pas en faveur d’Orange.

Ce n’est plus Binder qui doit convaincre KTM. C’est KTM qui doit convaincre Acosta. Jamais un pilote aussi jeune n’avait exercé un tel pouvoir stratégique sur une usine entière. Et dans l’histoire récente du MotoGP, rares sont ceux qui ont porté sur leurs épaules l’avenir d’un constructeur… dès leur deuxième saison.

Pedro Acosta ne veut pas suivre un projet. Il veut être le projet. Et KTM l’a parfaitement compris.

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