Il est l’heure de débriefer cette saison. Comme tous les hivers depuis deux ans, cette chronique analyse en détail la campagne de chaque pilote, du moins bien classé au champion du monde. Il s’agit là d’apporter un point de vue argumenté sur la performance de chacun de nos héros, afin d’en discuter tous ensemble. Vous êtes prêts pour ce nouveau volet, consacré à Maverick Vinales ? C’est parti !
L’épisode d’hier était consacré à Alex Rins ; retrouvez-le en cliquant ici.
Flamboyant
Maverick Vinales n’a jamais compté parmi mes pilotes préférés, je dois l’avouer. Après tout, il reste, d’après moi, l’un de ceux qui ont le plus déçu depuis leur arrivée en MotoGP. Comme si ça ne suffisait pas, son comportement, parfois, était très difficile à apprécier, pour les fans comme pour les équipes. Maintenant que cela est dit, il faut quand même rendre à César ce qui lui appartient : peu sont aussi talentueux que lui. Dans un autre univers, nous serions peut-être en présence d’un champion MotoGP, qui sait.

Ce podium au Qatar était magnifique, mais il ne l’aura pas savouré longtemps. Photo : Michelin Motorsport
L’année 2025 a parfaitement illustré les contradictions de ce pilote, fort là où on ne l’attend pas, et absent quand les conditions semblent alignées pour qu’il puisse exprimer son plein potentiel. Sur le début de saison, après quelques courses d’adaptation seulement, il a fait montre de sa maestria à de multiples reprises, jusqu’à monter sur le podium au Qatar avant d’être rétrogradé pour pressions non conformes.
Lors de la manche suivante, en Espagne, il termina quatrième du GP, et deux fois cinquième en France. Ce qu’il faut garder à l’esprit et que les chiffres ne disent pas, c’est que sur la première partie de cette campagne, il était le seul pilote KTM à faire fonctionner durablement la RC16. Oui, pendant une période significative, je crois qu’on pouvait considérer Maverick Vinales comme le meilleur pilote de la firme de Mattighofen, compte tenu de sa marge de progression au guidon d’une moto qu’il ne connaissait pas encore parfaitement, en comparaison avec Pedro Acosta, par exemple.
Je ne dis pas qu’il aurait battu Acosta aux points, car ce dernier est passé dans une autre dimension sur la fin. Le problème de Vinales, c’est qu’il est absolument impossible de dire s’il pouvait continuer sur ce rythme longtemps, au vu de son histoire chez Suzuki, Yamaha, et Aprilia. Malheureusement, il n’a même pas eu la chance de montrer qu’il pouvait dompter ses démons du passé.
Vinales et le destin
Lors du Grand Prix d’Allemagne, il subit une terrible chute, qui mit un terme à sa saison. Pas directement, mais c’est peut-être encore pire. Les médecins n’ont pas tardé à déceler une importante lésion à l’épaule gauche. Ce qui aurait pu être une blessure mineure s’est transformé en un véritable cauchemar pour l’Espagnol. Une vraie descente aux enfers qui ne fait pas plaisir à voir.
En plus de la course dominicale au Sachsenring, il dut manquer le Grand Prix de Tchéquie en raison de son intervention chirurgicale. Il tenta un premier retour au GP suivant, au Red Bull Ring, mais ne put prendre le départ. Il décida de faire l’impasse sur le Balaton Park, en Hongrie, avant de revenir plus assidûment en Catalogne. Il disputa trois courses consécutives, mais rien n’allait plus.
Alors, oui, il a avoué avoir fait un mauvais choix technique ; de ses propres dires, il a adopté un nouveau package aérodynamique trop tôt. Mais sa blessure reste le facteur déterminant de sa saison, ça ne fait aucun doute. Lors de ces trois manches, il n’a pas pu retrouver son niveau et a perdu les sensations qui faisaient de lui un prétendant sérieux au top 5 de chaque épreuve avant l’Allemagne. Puis, en Indonésie, il jeta l’éponge à nouveau. S’en suivit une absence de quatre courses en comptant Mandalika, avant de revenir, en dernière minute, à Valence.

Un vrai phénix, qui ne cesse de renaître. Après la débandade Yamaha, puis la fin moyenne avec Aprilia et désormais cette année ruinée par sa blessure, peut-il encore se relever ? Photo : Tech3
Même si je trouve que remettre le cuir pour une seule course sans rien à jouer est assez risqué, Maverick Vinales avait sans doute besoin de se retrouver. Le résultat ne fut pas fructueux, mais j’imagine que ce n’était pas le but recherché : il était avant-dernier en qualifications, et abandonna la course.
Maverick, qui n’avait jamais manqué une seule course pour blessure depuis son arrivée en MotoGP début 2016, semble puni par le destin. Rien ne lui est facilité en ce bas monde, mais pourtant, il continue de se battre, en témoigne ce nouveau partenariat avec Jorge Lorenzo. Franchement, il m’impressionne, et la réalité a certes rendu mon pronostic le concernant obsolète – 18e alors je l’avais imaginé 13e du général –, mais je suis sûr que sans cette vilaine chute, il avait les clés pour entrer dans le top 10 à la fin de l’année.
Conclusion
Ce pilote a de loin la carrière la plus imprévisible de tous les engagés. On ne sait jamais quoi en attendre, ça peut aller très haut comme très bas, parfois sans aucune raison. Ce qui est sûr, c’est qu’à 30 ans, il peut toujours faire trembler les meilleurs dans un bon jour.
Quel est votre regard sur la saison de Maverick Vinales ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

« Top Gun » m’a l’air à sa place chez Tech3. Photo : Tech3
Photo de couverture : Tech3




























