Les ambitions initiales ont rapidement laissé place à une profonde frustration : Ferrari s’apprête à conclure une saison 2025 ratée en Formule 1, à des années-lumière des attentes suscitées par l’arrivée en fanfare de la légende Lewis Hamilton, trop souvent invisible cette année.
Recruté pour ramener la Scuderia au sommet, le septuple champion du monde se dirige vers une saison blanche, sans le moindre podium – une situation inédite depuis le début de sa carrière en 2007.

Piloter pour Ferrari : Un rêve qui vire au cauchemar pour Lewis Hamilton
Malgré tout, Hamilton a tenté de garder la tête haute. Interrogé sur son choix de quitter Mercedes, où il avait remporté six titres mondiaux, il a rejeté l’idée de nourrir le moindre regret. « Je ne regrette pas la décision que j’ai prise », a-t-il assuré, rappelant avoir pleinement conscience du temps nécessaire pour s’intégrer à une nouvelle organisation.
Pourtant, quelques semaines plus tôt, le discours était bien moins mesuré. Après un abandon au Grand Prix du Brésil, partagé avec son coéquipier Charles Leclerc, Hamilton avait reconnu que son rêve de piloter en rouge tournait au « cauchemar ». « C’est un cauchemar, et je le vis depuis un certain temps déjà », avait-il lâché, évoquant la dure transition entre l’enthousiasme de rejoindre Ferrari et la réalité décevante des résultats.
Ces déclarations avaient d’ailleurs agacé les dirigeants. Le président de Ferrari, John Elkann, avait exhorté Hamilton et Leclerc à « se concentrer sur leur pilotage et à parler moins ».
Sur le plan sportif, le constat est implacable : Ferrari terminera quatrième du championnat constructeurs, son plus mauvais résultat depuis 2020. Leclerc achèvera la saison à la cinquième place du classement général, tandis qu’Hamilton pourrait glisser au sixième ou au septième rang.
La malchance a encore frappé le Britannique samedi, lorsqu’il a perdu le contrôle de sa monoplace lors des derniers essais libres avant d’être éliminé dès la Q1, synonyme de nouveau départ dans le ventre mou de la grille. Une position bien éloignée du trio de tête composé de Lando Norris, Max Verstappen et Oscar Piastri, engagés dans la lutte pour le titre mondial.
Leclerc, fidèle à Ferrari depuis 2019, refuse pour sa part de se chercher des excuses. « La performance de la voiture n’était pas suffisante », reconnaît-il. Malgré les efforts de l’équipe pour maximiser le potentiel de la monoplace, Ferrari a constamment évolué dans l’ombre de McLaren, Red Bull et Mercedes, sans victoire en Grand Prix cette saison. Seule éclaircie : la victoire d’Hamilton lors du sprint en Chine.
Face à cette spirale négative, Frédéric Vasseur a expliqué comprendre la frustration de ses pilotes. La Scuderia a d’ailleurs pris une décision lourde de sens dès le printemps : sacrifier en partie 2025 pour basculer rapidement vers 2026, année d’une nouvelle réglementation technique susceptible de redistribuer les cartes. « Un choix difficile, surtout psychologiquement », admet le directeur d’équipe, « mais nécessaire » pour tenter de rattraper la concurrence.
Ferrari espère que 2026 marquera un nouveau départ, notamment pour Hamilton, qui visera à 41 ans un huitième titre mondial historique. « Nous avons énormément de travail devant nous cet hiver », a affirmé le Britannique.
Reste une dernière inconnue : Hamilton parviendra-t-il à dominer son coéquipier la saison prochaine ? « Je ne suis pas inquiet », tranche-t-il. « Charles fait un super travail, il est là depuis longtemps. Moi, je dois encore m’habituer ». Mais pour combien de temps encore durera cette période d’adaptation ?





























