Dans moins de trois mois, le triple champion du monde Superbike Toprak Razgatlioglu fera ses débuts officiels en MotoGP sous les couleurs de Pramac Yamaha. Un rêve qui se réalise, mais un défi colossal qui s’annonce, entre pression immense, adaptation technique et attentes démesurées.
Contrairement à la majorité de ses futurs adversaires, plongés dans l’incertitude du marché pilote 2027, Razgatlioglu bénéficie d’un contrat pluriannuel. Résultat : pas de négo, pas de rumeur — juste la pression de performer.
Il peut donc se concentrer sereinement sur ce qui l’attend : un tout nouveau monde, une nouvelle moto — et un style entièrement à reconstruire.
Toprak a découvert la nouvelle Yamaha V4 lors des essais de Valence. Une première où les émotions ont pris le dessus :
« Pour 2026, je ne sais pas à quoi m’attendre. Est-ce que je vais monter sur le podium ou non ? C’est très difficile. La compétition en MotoGP est encore plus relevée… peut-être qu’en 2027, nous aurons une chance. »
Le Turc ne le cache pas : la MotoGP réclame tout sauf la même manière de piloter qu’en Superbike. « Je ressens un peu de stress, tous les regards sont tournés vers moi. C’est plus facile pour moi de piloter que de parler ici. » Son adaptation sera scrutée… et elle prendra du temps.
Dans cette transition, Jack Miller joue déjà un rôle essentiel. L’Australien, pilote expérimenté et reconnu pour son sens de l’humain, doit accompagner Toprak dans son apprentissage. Un duo explosif, sur et en dehors de la piste.
Si 2026 sera un chapitre de construction, 2027 pourrait être celui de la révélation : le MotoGP adoptera alors les pneus Pirelli, terrain de jeu sur lequel Toprak a bâti sa légende.

Toprak Razgatlioglu est un projet sur deux ans, avec une patience nécessaire
Un timing parfait ? Son entourage y croit dur comme fer : « il va surprendre la grille », assure son manager Kenan Sofuoglu.
Et si Yamaha retrouvait la lumière en bâtissant son futur autour du Turc… et d’une autre star ? La rumeur d’une association Razgatlioglu – Bagnaia en 2027 commence à faire trembler le paddock.
Mais tout le monde n’est pas convaincu… Pour l’ancien champion du monde Neil Hodgson, le choix de Yamaha est risqué : « il a signé pour le mauvais constructeur. »
La marque japonaise sort d’une saison catastrophique avec la dernière du championnat constructeurs. Toprak arrive dans une équipe qui doit d’abord se reconstruire.
Alors, aucun podium immédiat à espérer ? Rien d’anormal. Toprak se lance dans le défi le plus exigeant de sa carrière : prouver qu’il peut dominer dans deux univers totalement différents.
Toprak Razgatlioglu est un champion attendu au tournant. En 2026, il faudra apprendre, tomber. Relever la tête. 2027 il sera temps de frapper fort. Peut-être très fort. Il n’est pas un phénomène pressé. Son adaptation sera un marathon, pas un sprint. Les fans devront faire preuve de patience.
S’il parvient à tirer les leçons de chaque course, à s’imprégner des conseils de Miller et à survivre à la courbe d’apprentissage la plus raide du monde, alors 2027 pourrait effectivement être son année. Le roi du Superbike est prêt à redevenir apprenti. La métamorphose promet d’être fascinante à observer.
Toprak Razgatlioglu n’est pas venu pour figurer. Il est venu pour écrire un nouveau chapitre de sa légende. Et l’histoire pourrait n’être qu’à son premier tour de roue.





























