Alors que tout le monde les attendait sur le front de l’électrique, BMW Motorrad prépare en coulisses une feuille de route aussi audacieuse que polémique. Le plan ? Ressusciter l’émotion pure face à la froideur des batteries. Et pour cela, la marque bavaroise mise tout sur un symbole : son légendaire moteur six cylindres en ligne, promis à un avenir plus brillant que jamais.
Le directeur de BMW Motorrad, Markus Flasch, a levé le voile dans les colonnes du Motorrad Magazine. Son message est un véritable manifeste pour les puristes : « le moteur six cylindres jouera un rôle important pour nous à l’avenir. » Une déclaration qui sonne comme un défi lancé à une industrie en pleine mutation. Loin d’être condamné, ce bloc mythique, chef-d’œuvre de compacité né avec le Concept 6 de 2009, serait même au cœur d’une future gamme élargie. Imaginez une naked six cylindres à la sauce BMW : un rêve d’ingénieur qui pourrait bien devenir réalité.
Mais cette renaissance a un prix, et il est électrique. Dans un virage stratégique fracassant, BMW enterre purement et simplement son projet de grosse naked électrique prévue pour 2026. La raison ? Un réalisme économique implacable. « Nous ne produisons que ce qui peut se vendre », assène Flasch, soulignant l’absence actuelle d’un marché viable pour les grosses cylindrées électriques. La marque recentre donc son offensive « zéro émission » sur l’urbain, bastion de ses modèles CE 04 et CE 02, concédant que « l’essence restera présente encore longtemps » hors des villes.

Le trou dans la gamme BMW sera comblé : bienvenue au 700 cc
Cette stratégie du choc et de la diversification ne s’arrête pas là. À l’autre bout du spectre, BMW mise sur l’accessibilité avec sa nouvelle plateforme 450 cc, dévoilée sur la F 450 GS. Roadster et crossover sont dans le pipeline, visant clairement le permis A2. Mais la vraie surprise vient combler un vide criant : celui de la cylindrée intermédiaire.
BMW planche sur un tout nouveau bicylindre d’environ 700 cc et 75 ch, un « juste milieu » parfait pour les motards en progression, coincés entre les 47 ch des 450 et les 115 ch des F 900.
Ainsi, le plan secret de Munich se dessine : un double pari, à la fois sentimental et pragmatique.
D’abord cultiver l’exception émotionnelle avec le six cylindres, un joyau technique et un argument unique face à la concurrence.
Ensuite conquérir le volume et les nouveaux motards avec des gammes 450 et 700 structurées et ciblées.
Enfin, abandonner sans état d’âme les projets électriques non rentables, au risque de paraître à contre-courant.
Alors que certains pourraient voir dans cette stratégie un attentisme, Flasch, interrogé sur les nouveautés 2026, a conclu avec un sourire énigmatique qui en dit long : « vous pouvez en être sûr. »
Le message est clair : BMW n’a pas dit son dernier mot. La marque à l’hélice prépare son contre-feux, où la passion des blocs thermiques sophistiqués cohabitera avec une offensive calculée sur les marchés porteurs. La révolution ne sera peut-être pas électrique, mais elle promet d’être tumultueuse.






























